Manager de l’Année 2017 – Portrait 7/10: Pour Jean-Pierre Clamadieu et Solvay, c’est mission accomplie

© Christophe Ketels/Belgaimage

La transformation du groupe n’est pas terminée et ne le sera jamais, laisse entendre son CEO, mais l’essentiel est à présent bouclé. Cerise sur le gâteau : Solvay a cette année implémenté une généreuse couverture sociale à l’échelle mondiale. Sera-t-il élu Manager de l’Année ? Vous pouvez voter ici à partir du 20 novembre.

Retrouvez chaque jour sur le site de Trends-Tendances le portrait d’un des 10 nominés au titre de Manager de l’Année 2017

Annoncée en septembre dernier, la cession des activités polyamides à l’allemand BASF est la dernière étape du passage de la ” vieille chimie ” à la chimie de spécialités, le grand dessein que Jean-Pierre Clamadieu s’était fixé en prenant la tête du groupe en 2012. Elle intervient après la cession du PVC et, surtout, après acquisition de l’américain Cytec, champion des matériaux composites à destination de l’industrie aéronautique. Matériaux que Solvay a pour ambition d’introduire plus largement dans la construction automobile, secteur dans lequel il est de longue date fort actif.

En concurrence avec l’opération BASF, la mise en oeuvre du projet Solvay Cares, beaucoup moins médiatisée, pourrait être présentée comme l’évènement majeur de l’année 2017. Ou comment le groupe belge s’affiche en modèle d’une mondialisation positive. Solvay Cares est en effet rien moins que l’offre d’avantages sociaux extra-légaux à l’ensemble du personnel, à l’échelle mondiale donc, sur le modèle européen. Avec quatre axes : la maternité, l’invalidité, les gros risques de santé et le décès. ” Il est important de montrer à nos employés ce que signifie l’appartenance à un groupe mondial de culture européenne “, explique Jean-Pierre Clamadieu. Cette culture consiste à développer des mécanismes de protection beaucoup plus larges que dans d’autres parties du monde. Le coût est évidemment supportable pour le groupe ; il a été calculé mais ne sera pas rendu public. Certains actionnaires peu humanistes pourraient-ils s’offusquer ? La réponse est assez simple : Solvay obtient un retour en termes de motivation du personnel, mais aussi d’attractivité auprès des talents recherchés. Le congé de maternité est ainsi très apprécié aux Etats-Unis !

“Solvay offre une couverture sociale à l’européenne partout dans le monde.”

Solvay est revenu en 2017 dans l’indice Dow Jones Sustainability Index (DJSI) qui reprend les entreprises faisant de gros efforts en matière de durabilité. Rhodia y était entré, mais le groupe fusionné en avait été exclu deux ans après l’opération. Cette parenthèse est à présent refermée. Les préoccupations environnementales du groupe Solvay sont au demeurant clairement exprimées. En mai dernier, Jean-Pierre Clamadieu figurait parmi les 30 signataires d’une lettre ouverte priant le président Trump de respecter les accords de Paris, aux côtés des patrons de Goldman Sachs, General Electric, JP Morgan ou encore Tesla. Message : réduire les gaz à effet de serre, c’est aussi renforcer la compétitivité des entreprises pour l’avenir et générer des investissements. Le CEO de Solvay y figurait en tant qu’important investisseur aux Etats-Unis : ce pays est à présent le premier marché du groupe belge. “Solvay offre une couverture sociale à l’européenne partout dans le monde.”

Pourquoi le jury l’a choisi

Parce que Jean-Pierre Clamadieu a, cette année, atteint le but qu’il s’était fixé pour Solvay : quitter la “vieille chimie” pour les spécialités à haute valeur ajoutée. Mais également pour la mise en place de Solvay Cares, une couverture sociale à l’échelle mondiale.

Le fait marquant de 2017

“La cession de notre activité polyamides à BASF. Car elle met un terme à une étape essentielle de la transformation de notre portefeuille d’activités. Opération réalisée à un prix tout à fait satisfaisant et avec un acheteur de qualité, ayant une vision de long terme.”

La réalisation dont il est le plus fier

“La transformation de Solvay, inévitablement, mais mise dans une perspective plus large. Car elle s’est aussi traduite par un changement de la culture du groupe, notamment la capacité à intégrer des équipes nouvelles. Fier, non pas d’avoir fait cela tout seul – ce ne sont pas les travaux d’Hercule – mais d’avoir développé la vision et que l’exécution ait suivi au niveau des diverses parties prenantes.”

Le défi qui l’attend en 2018

“Faire en sorte que l’organisation du groupe s’aligne parfaitement avec notre nouveau portefeuille d’activités et nos nouveaux clients. Cela signifie faire un gros effort d’orientation vers le client grâce à une organisation moins complexe et plus légère.”

Un bon manager, selon lui “J’ai une vision assez claire et simple de ce qu’est le rôle d’un dirigeant : développer une vision pour le groupe dont il a la charge et aligner les parties prenantes, soit les salariés, les actionnaires et les clients, autour de cette vision”.

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