Li Lu, dauphin-dissident de Warren Buffett

© Reuters

Warren Buffett, qui fêtera ses 80 ans fin août, fera-t-il un pas de côté pour céder sa place au sein de Berkshire Hathaway à l’ex-leader de Tienanmen ? Si l’homme d’affaires américain a toujours entretenu le flou quant à sa succession, il semblerait que Li Lu, 44 ans, soit en effet l’un des successeurs les plus sérieux.

Le destin de ce patron sino-américain d’un fonds d’investissement est pour le moins surprenant. Voici 21 ans, Li Lu était l’un des dirigeants du Printemps de Pékin. Une épopée qu’il décrit dans son autobiographie, Moving the Mountain: My Life in China from the Cultural Revolution to Tiananmen Square, adaptée au cinéma en 1994.

Recherché après cette répression sanglante, le dissident quitte la Chine pour la France puis les Etats-Unis. Là, Li Lu abandonne ses habits de jeune patriote idéaliste pour le costume de l’Américain décontracté animé par l’argent. Il intègre l’université de Columbia, à l’instar de son grand-père dans les années 1920, et décroche simultanément trois diplômes, droit, économie et commerce.

Il crée ensuite son fonds d’investissement avant de rencontrer Charlie Munger, vice-président de Berkshire, qui en fait son poulain. Li Lu le rencarde sur une affaire très fructueuse. En 2008, il convainc l’oracle d’Omaha de prendre une participation dans le fabricant chinois de batteries électriques pour automobiles BYD. Un investissement qui a déjà rapporté 1,2 milliard de dollars à Berkshire.

Selon le Wall Street Journal, le hedge fund de Li a obtenu une rentabilité annuelle moyenne de 26,4 % depuis 1998, un résultat bien supérieur à celui de la plupart des autres hedge funds. Suffisant pour en faire le dauphin de Buffett ?

Valéry Halloy

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content