Les Lippens survivent à Fortis grâce au sucre et à la brique

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Les Lippens étaient à l’origine de gros propriétaires terriens. Il fut un temps où l’on disait qu’ils pouvaient aller de Knokke à Moerbeke en restant sur leur propriété… soit une distance de 60 km. Ils se sont diversifiés dans la finance – avec la saga Fortis, qui s’est terminée comme l’on sait – et le sucre, via Finasucre.

Le magazine Trends-Tendances consacre son dossier de couverture, cette semaine, à “ces familles qui possèdent la Belgique”.

Depuis plusieurs générations, la famille Lippens est incontournable dans la vie politique et économique du pays. Aux 19e et 20e siècles, plusieurs de ses membres ont occupé des postes de ministre, gouverneur et bourgmestre.

Originaires de Flandre-Orientale, précisément de Moerbeke-Waas, les Lippens étaient actifs jusqu’à la chute de Fortis, voici deux ans, dans trois secteurs d’activités : la finance (jadis à travers les AG et la Société Générale, plus récemment à travers Fortis, le groupe fondé par Maurice Lippens). Depuis lors, les Lippens sont encore présents dans l’immobilier à travers la Compagnie du Zoute (officiellement Compagnie Le Zoute), qui s’est développée dans la commune dont Léopold Lippens, le frère aîné de Maurice, est bourgmestre. Le troisième secteur est le sucre via le groupe Finasucre qui déploie ses activités sur cinq continents. Il est dirigé par Paul et Olivier Lippens, cousins des deux premiers.

Dans le dernier classement réalisé par Trends-Tendances en octobre 2008 (sur base des cours de Bourse au 30 juin 2008, soit avant la crise financière), les Lippens arrivaient toujours en 18e position du Top 100 des familles les plus riches de Belgique. Selon Ludwig Verduyn, journaliste et spécialiste des grandes fortunes belges, la famille aurait toutefois perdu 270 millions d’euros avec la chute de Fortis. Toujours selon lui, il lui resterait quand même plus de 300 millions en caisse.

Les Lippens étaient à l’origine de gros propriétaires terriens. Il fut un temps où l’on disait qu’ils pouvaient aller de Knokke à Moerbeke, soit une distance de 60 km, en restant sur leur propriété !

Lorsqu’ils ont créé la Compagnie du Zoute au début du siècle dernier, celle-ci possédait environ 1.100 ha de terrains et de dunes. Soit près d’un quart de la commune de l’époque. Aujourd’hui, la Compagnie, présidée par Maurice Lippens, possède toujours des terres à vocation agricole mais aussi le Royal Zoute Golf Club (valorisé, selon certaines sources, à 75 millions d’euros), le Jardin des Papillons, le Royal Zoute Tennis Club, le minigolf, le bâtiment qui abrite le bar restaurant Knokke Out ainsi que des fermettes d’habitation. Soit, au total, une superficie de 316 ha. Jusqu’en 2006, la société était aussi propriétaire de la réserve naturelle du Zwin qu’elle a revendue à la Région flamande pour 3,4 millions d’euros.

La Compagnie du Zoute, qui développe également des complexes d’appartements de luxe sur la côte d’Opale et la côte néerlandaise (Cadzand), est, pour les deux tiers, aux mains de la famille Lippens et d’un nombre de familles apparentées issues tout comme elle de la noblesse (t’Serstevens, d’Arschot Schoonhoven, de Kerchove de Denterghem, de Crombrugghe de Looringhe, etc.). L’ex-homme fort de Fortis, Maurice Lippens, en est le premier actionnaire avec 12 % des actions.

Enfin, par le biais de Finasucre, la famille Lippens a pris, cette année, une participation de 25 % dans le capital de la société civile anonyme des Galeries Royales Saint-Hubert à Bruxelles.

S.V.D.

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