Le prochain défi de Philippe 1er : communiquer clairement sa vision

© Frédéric Brébant

Le contexte est un peu celui d’une entreprise familiale. A la différence qu’ici, ce n’est pas le CEO qui quitte son poste, mais plutôt le président du conseil d’administration.

Soit. Quand le patron laisse place à un fils ou une fille, c’est toujours un moment d’émotion…. Et de questionnement. Le rejeton sera-t-il à la hauteur de son père ou de sa mère? Va-t-il assurer la pérennité de l’entreprise? Sera-t-il le moteur d’importants, de judicieux changements?

Les mêmes questions se posent à présent qu’Albert II abdique en faveur de son fils Philippe, à un moment certes délicat pour la Belgique, mais pas critique. Car au Nord comme au Sud, on s’accorde au moins sur ce point : le timing est bien choisi. Le budget est bouclé, la réforme de l’Etat est sur les rails, il reste un an avant les élections de 2014. Nul ne sait si ce calme annonce une tempête, mais il est en tout cas nécessaire pour une transition royale douce.

Et maintenant? Le Roi Albert a clairement donné le ton : “La monarchie doit évoluer avec son temps.” Un message fort, que les médias se sont empressés de relever. Mais il appartient désormais surtout à Philippe de saisir la perche tendue par son père, et de s’exprimer avec la même transparence. Sa première intervention en tant que roi sera donc essentielle, en plus d’être scrutée, décortiquée, analysée. Comme un nouveau chef d’entreprise lors de son premier discours à ses employés, chaque mot sera pesé. Et pour faire mouche, Philippe 1er devra faire preuve, si pas de charisme, au moins d’assurance. Afin de communiquer, aussi clairement que possible, sa vision de la fonction royale et de son rôle en particulier, que son propre père voit déjà évoluer. Sa vision de ce que doit être et devenir le peuple belge, même si son sort est largement aux mains du gouvernement élu par lui.

Du fait de sa position non exécutive, ce n’est pas l’exposé d’une stratégie que l’on attendra de Philippe. Mais une personnalité affirmée, une vision, et le courage nécessaire pour empreindre son règne d’une modernité souhaitée… et probablement souhaitable.

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