Le président de Standard & Poor’s, pompier pyromane en chef

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Deven Sharma incarne-t-il le diable aux yeux du Trésor américain ? A tout le moins, la dégradation d’un cran de la note des Etats-Unis par l’agence de notation Standard & Poor’s (S&P) aura projeté le patron de l’agence sous les feux des projecteurs.

Depuis 2007, lorsqu’il a remplacé Kathleen Corbet au plus fort de la crise des subprimes, Deven Sharma, un Indien de 55 ans, s’était fait relativement discret. Qui est-il ?

Né à Dhanbad, dans l’Etat du Jharkhand (Inde), Deven Sharma décroche un diplôme d’ingénieur à la Birla Institute of Technology de Jharkhand avant de poursuivre ses classes en décrochant un master à l’Université du Wisconsin, puis un doctorat en Business Management à l’Université d’Ohio. Après avoir oeuvré dans des sociétés manufacturières comme Dresser Industries et Anderson Strathclyde, il rejoint le bureau de consultants Booz Allen Hamilton. Durant 14 ans, il dirigera notamment la stratégie de la firme de marketing américaine avant d’en présider le conseil d’administration.

En 2002, il se laisse séduire par l’éditeur américain McGraw-Hill. Là, il coiffe la casquette de vice-président exécutif de la stratégie globale. Mais la crise des subprimes balaie la planète de la finance et les agences de notation sont mises au pilori. Les actionnaires de S&P, Harold McGraw III, président et CEO de McGraw-Hill, en tête, nomment alors Deven Sharma à la tête de l’agence de notation pour éteindre l’incendie. Echaudé par sa perte de crédibilité liée à son rôle dans la crise financière, Deven Sharma pousse les matheux de S&P à être plus rigoureux et à faire désormais le boulot de manière prudente plutôt qu’optimiste. Résultat, en s’attardant sur les dettes, S&P a mis le feu aux poudres dans les maisons européennes et américaines…

VALÉRY HALLOY

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