La première femme à la tête des syndicats européens

Première femme élue au poste de secrétaire générale de la Confédération européenne des syndicats, Bernadette Ségol entend faire “honneur” au poste qui lui sera confié tout en évoquant “un petit surplus de responsabilités”.

A première vue, rien ne prédestine Bernadette Ségol, née à Luzech (sud-ouest de la France) en 1949, à prendre la tête de la CES, cette coupole qui regroupe 83 organisations syndicales et 12 fédérations sectorielles européennes.

Titulaire d’une maîtrise de philosophie obtenue à l’université de Toulouse, elle débute pourtant sa carrière dans le monde syndical, au sein de la Fédération internationale des travailleurs du textile où elle s’occupe de projets de formation syndicale et de développement. “Cela me paraissait difficile de faire de la philosophie sans avoir d’opinions politiques, explique-t-elle dans une salle du centre de conférence d’Athènes, où le Congrès de la CES doit entériner, mercredi, son élection. Et il est apparu que mes engagements personnels étaient en ligne avec ce que défendent les syndicats.”

En 1985, après 11 ans passés à la Fédération des travailleurs du textile, elle rejoint Bruxelles où elle devient directrice d’Euro-Fiet, la fédération du commerce, de la finance, des technologies de l’information et autres services. Parallèlement, elle entre au comité exécutif de la CES.

En 2000, elle est élue à la tête d’Uni Europa, la fédération syndicale européenne des services et de la communication. “C’est ma première élection. Uni Europa regroupe 330 syndicats et représente 7 millions de travailleurs.” Une expérience qui sera reconduite en 2003 et 2007.

Quatre ans plus tard, c’est la tête de la CES qui lui tend désormais les bras. “L’élection d’une femme aurait été difficile voici 20 ans, même dans le monde syndical qui a fait de l’égalité un de ses combats”, indique encore celle qui dit “avoir pris racine en Belgique”. “Aujourd’hui, la situation a changé mais tout n’est pas encore parfait”, poursuit-elle.

Nommée en décembre dernier par le comité exécutif de la CES en tant que “secrétaire générale désignée”, Bernadette Ségol succédera sans surprise au Britannique John Monks, 66 ans. “J’ai énormément de respect pour ce qu’il a réalisé et nous allons continuer dans sa ligne, qui fait la part belle au rassemblement et à l’Europe, car je suis convaincue que c’est un projet qui mérite d’être défendu.”

Elle sera épaulée dans sa tâche par Ignacio Fernandez Toro qui occupera la présidence de la Confédération, actuellement assurée par la Suédoise Wania Lundby-Wedin.

Trends.be, avec Belga

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