Francis Lambilliote

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Administrateur délégué de Hamon.

Fonction : administrateur délégué de Hamon

Age : 58 ans

Ses atouts aux yeux du jury : le récent déploiement du groupe familial en direction des pays émergents n’est visiblement pas passé inaperçu… comme le démontre le titre d’entreprise de l’année que Hamon vient de décrocher. Ce n’est pas nouveau. De l’achat de Research-Cottrell en 1998 à celui de Deltak l’été dernier, toujours aux Etats-Unis, en passant par des implantations directes en Chine et en Inde, Hamon a accéléré sa diversification géographique après son entrée en Bourse en 1997. Et lancé une diversification au niveau des produits. Le numéro 1 mondial des tours de refroidissement, ces diabolos géants qui accompagnent les unités de production d’énergie, s’est également imposé dans les échangeurs de chaleur, les cheminées et les systèmes de dépollution de l’air.

La crise de 2008-2009 fut donc l’occasion de “mettre le paquet sur les marchés émergents, commente Francis Lambilliote. Nous avons choisi de ne pas sabrer dans les frais généraux, pour maintenir notre capacité d’innovation et renforcer notre attaque commerciale”. En Inde, “où nous refusons des commandes car nous ne pouvons pas suivre”, et plus encore en Chine, où Hamon bénéficie pleinement des énormes programmes d’investissement dans la production d’électricité : Pékin lance une nouvelle centrale tous les 15 jours !

Le bénéfice s’est dès lors contracté en 2010 et il en sera de même cette année. Ce n’est pas l’essentiel : “Je n’avais pas 2011 ou 2012 en ligne de mire, mais 2014 et 2015”, explique le CEO. Cette vision à moyen terme est possible pour une entreprise restée sous contrôle familial, au niveau de l’actionnariat comme de la direction, depuis plus d’un siècle. Avec un patron qui paie de sa personne. “J’adore aller au combat avec mes troupes”, lance ce CEO à la réputation de caractère bien trempé !

Ses défis pour 2012 : cette conquête des pays émergents a son revers : la marge est plus faible sur ces constructions nouvelles que sur la maintenance et la transformation des centrales existantes, qui représentent une large part de l’activité en Occident et constituent une spécialité historique du groupe. Le repli sensible du bénéfice est toutefois en partie aussi conjoncturel, estime Francis Lambilliote. Il lui appartiendra de le prouver en améliorant les marges dans les années à venir. Pour l’an prochain plus précisément, le défi consiste également à trouver les bons partenaires, commerciaux comme industriels, pour renforcer sa présence sur les marchés émergents.

Ce qui devrait vous convaincre : c’est Hamon qui a signé (ou plus précisément confirmé) le plus gros contrat lors de la mission princière en Chine du mois dernier, y devenant partenaire d’un deuxième producteur d’énergie nucléaire. Le groupe belge sera cette fois partie prenante en direct aux parties intérieures des tours de refroidissement. Il franchit ainsi un pas supplémentaire tout en renforçant sa suprématie historique dans le pays.

Son principal handicap : bien que cotée en Bourse et bien que ses tours fassent partie du paysage, Hamon est très peu connu du public en raison d’une activité pointue exercée pour 98 % à l’étranger, tandis que son CEO n’est pas du genre à s’épancher dans la presse ni à fréquenter les cocktails…

Guy Legrand

Les chiffres-clés d’Hamon

Année de création : 1907

Chiffre d’affaires 2010 : 345 millions d’euros

Bénéfice net 2010 : 11,6 millions d’euros

Effectifs 2011 : 1.500 personnes environ (hors personnel temporaire sur chantier), dont 200 en Belgique

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