France Télévisions : pourquoi Sarkozy a préféré Pflimlin

© Montage Bloomberg/PG

Le président français a tranché : c’est Rémy Pflimlin, l’actuel patron de Presstalis, et non Alexandre Bompard, PDG d’Europe 1, qui succédera à Patrick de Carolis au siège de président de France Télévisions. Voici les vraies raisons de cette nomination.

C’est officiel. L’Elysée a annoncé lundi, dans un communiqué, que Nicolas Sarkozy avait choisi Rémy Pflimlin, actuel patron de Presstalis, pour prendre la tête de France Télévisions. Il a donc coiffé sur le poteau Alexandre Bompard, PDG d’Europe 1 qui, jusqu’à ces derniers jours, avait la cote. Pourquoi ce revirement de l’Elysée ?

Parce que Pflimlin a un profil consensuel

Alexandre Bompard est un proche de Nicolas Sarkoy et un ami d’Alain Minc. Et même s’il a contribué à redorer les audiences d’Europe 1, il n’a aucune expérience en matière de télévision. Autrement dit, son arrivée à la tête de France Télévisions aurait été perçue comme une provocation par les syndicats.

A l’inverse, ces derniers, même s’ils déplorent toujours le processus même de nomination, jugé contraire à l’indépendance de la presse, ne contestent pas la légitimité de Rémy Pflimlin, directeur général de France 3 de 1999 à 2005. “Dans l’état d’incertitude où l’on se trouve, cela nous permet de ne pas démarrer de zéro”, commente ainsi Jean-François Téaldi, porte-parole de la CGT du groupe public.

A cause de l’affaire Woerth

C’est l’avis de Renaud Revel, journaliste à L’Express, qui, sur son blog, affirme : “L’imbroglio Eric Woerth, conjugué aux démissions d’Alain Joyandet et de Christian Blanc, ont obligé Nicolas Sarkozy, encouragé par Claude Guéant, à changer son fusil d’épaule et à renoncer à nommer celui à qui il avait promis le poste l’hiver dernier, le patron d’Europe 1, Alexandre Bompard. Même l’annonce a été différée, l’Elysée ne voulant pas d’un télescopage entre cette nomination à France Télévisions et les départs des deux ministres ce week-end.”

Et de poursuivre : “Si le choix du discret Rémy Pflimlin n’enthousiaste pas de manière excessive le locataire de l’Elysée, il répond à un impératif de précaution : ne pas attiser le feu qui couvait autour d’une nomination hautement symbolique.”

Parce que Pflimlin est plus malléable que Bompard

D’après le magazine Challenges , si le patron de Presstalis, principal distributeur de la presse française, a finalement été désigné, c’est parce qu’il a accepté de choisir ses plus proches collaborateurs en accord avec l’Elysée. L’hebdomadaire affirme que “Nicolas Sarkozy aurait jugé Alexandre Bompard pas assez flexible sur cette question-là.” L’information ne surprendra personne.

Plus encore : “Après tout, il y a le précédent Radio France. La nomination de Philippe Val, proche de Carla Bruni-Sarkozy, avait semblé avoir été vivement suggérée au nouveau président, Jean-Luc Hees.” Renaud Revel confirme : “C’est dans le bureau du chef de l’Etat que seront choisis, dans les jours qui viennent, les noms des futurs patrons des programmes et de l’information : un rituel détestable qui nous renvoie à une période que l’on croyait révolue à jamais.”

L’Expansion.com

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