Emportée par le piratage de Sony Pictures, la patronne Amy Pascal démissionne

Amy Pascal © REUTERS

La patronne de Sony Pictures Amy Pascal a annoncé sa démission, emportée par le piratage du groupe fin novembre et, sa conséquence directe, la publication d’emails à caractère raciste qu’elle a écrits sur Barack Obama, ternissant la réputation du studio.

Ce départ était attendu vu l’ampleur du scandale pour le groupe, et parce que la performance financière du studio était déjà mitigée, au moment où les comptes de sa maison mère, le conglomérat japonais Sony, étaient déjà dans le rouge en raison d’une restructuration qui s’éternise.

Amy Pascal va toutefois rester au sein du groupe et lancer une maison de production de cinéma, télévision et théâtre, des fonctions qu’elle prendra en mai.

Cette spécialiste de l’industrie du divertissement est entrée en 1988 chez Columbia Pictures, absorbé par le conglomérat japonais Sony depuis. Elle a vu sa réputation entachée lorsque des emails douteux qu’elle a écrits se sont retrouvés étalés dans la presse du monde entier dans la foulée du piratage massif du groupe fin 2014.

Dans l’échange le plus embarrassant, elle demande au producteur Scott Rudin un conseil sur les questions qu’elle devrait poser au président Obama à un “stupide” petit-déjeuner de levée de fonds. “Aimerait-il financer des films? “, plaisante M. Rudin. “Ca m’étonnerait”, répond Amy Pascal. “Je devrais peut-être lui demander s’il a aimé Django? “, le film de Quentin Tarantino, “Django Unchained”, du nom d’un esclave dans une plantation. “12 Years”, répond Rudin en allusion au film “12 Years a Slave”. Et Pascal de répondre: “ou Le Majordome? “, l’histoire d’un domestique noir qui a servi plusieurs présidents à la Maison Blanche.

Amy Pascal avait dû présenter de plates excuses: “Le contenu de mes emails était déplacé et (…) ne reflète pas ce que je suis”. Scott Rudin était également l’auteur d’un commentaire peu amène sur l’actrice Angelina Jolie, qu’il avait qualifiée d'”enfant gâtée au talent limité”, devenant la risée de tout le secteur et levant un voile bien peu avantageux sur les dessous de Hollywood.

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