Christian Jourquin

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Président du Comité exécutif de Solvay

Fonction : Président du Comité exécutif de Solvay

Age : 63 ans

Ses atouts aux yeux du jury : Pur produit de la maison Solvay, Christian Jourquin a pris les commandes de la multinationale belge voici cinq ans et demi. Estimant que le groupe n’avait pas la taille suffisante pour supporter le coût de plus en plus onéreux de la recherche et du développement de nouvelles molécules, il a revendu en 2009 sa branche pharmaceutique, qui lui assurait 50 % de ses profits, à l’américain Abbott pour 5,2 milliards d’euros. Cette décision visionnaire mais difficile à prendre pour celui qui avait lancé la pharmacie chez Solvay lui avait valu de faire partie des candidats au titre de Manager de l’Année 2009.

Avec l’acquisition du français Rhodia, annoncée en avril dernier, ce patron polyglotte et discret a vraisemblablement accompli son dernier coup de maître. Ce rachat, d’une valeur de plus de 6 milliards d’euros, permet en effet à Solvay de doubler de taille et d’accentuer sa présence sur les marchés émergents tout en réglant, au passage, la question de sa succession. En mai 2013, c’est le Français Jean-Pierre Clamadieu, le CEO de Rhodia, qui le remplacera à la tête du nouveau groupe. L’annonce du mariage a été saluée par les marchés financiers, qui ont propulsé l’action du groupe belge au-delà des 100 euros avant la dégringolade des Bourses de cet été.

Ses défis pour 2012 : Mener à bien l’intégration de Rhodia dans le “nouveau Solvay” qui générera 12 milliards d’euros de chiffre d’affaires et emploiera 30.800 personnes. Et cela dans un contexte de récession qui se confirme. Il devra aussi régler la vente du siège historique du groupe à Ixelles. Solvay a, en effet, décidé de regrouper tout son personnel bruxellois sur son site de Neder-over-Heembeek.

Ce qui devrait vous convaincre : Christian Jourquin avait promis de réinvestir le fruit de la vente de la pharmacie dans une opération qui réduirait le profil cyclique du groupe chimique, leader mondial en carbonate de soude et polymères spéciaux, tout en renforçant sa présence dans les pays émergents. Il a tenu ses promesses car le chimiste français a des activités très complémentaires avec les siennes. Rhodia apporte, de fait, dans la corbeille de mariage son leadership dans les matériaux de spécialités (silices, terres rares) et dans les produits destinés aux marchés de grande consommation comme l’électronique et le parfum ainsi que dans les plastiques techniques. Ainsi étoffé, le “nouveau Solvay” est dès lors mieux positionné pour relever les défis de demain.

Son principal handicap : L’acquisition de Rhodia est à peine effective, l’OPA a été bouclée en août. Ses effets ne sont pas encore visibles. En outre, si le patron de Solvay est charismatique auprès de ses troupes, il n’a pas de grande visibilité dans les milieux d’affaires belges.

Sandrine Vandendooren

Les chiffres-clés de Solvay
Année de création : 1863
Chiffre d’affaires 2010 : 7,1 milliards d’euros
Bénéfice net 2010 : 1,8 million d’euros
Effectifs 2011 : 30.800 personnes (avec le rachat de Rhodia, qui occupe 14.000 personnes)

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