Ce milliardaire russe qui veut s’offrir “Le Monde”

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Il est l’invité qu’on n’attendait pas : Gleb Fetissov, dont la fortune est estimée à 1,6 milliard de dollars, est prêt à mettre le paquet pour racheter le prestigieux quotidien français “Le Monde”. Celui-ci, déjà objet de deux offres officielles, est au coeur d’un vrai débat médiatique outre-Quiévrain, l’intervention supposée du président Sarkozy enflammant nombre d’esprits.

Gleb Fetissov, milliardaire russe et propriétaire du groupe bancaire Ma Banque, envisage de racheter Le Monde, le plus prestigieux des journaux français, a rapporté mardi le quotidien russe Kommersant. Selon celui-ci, Gleb Fetissov a déjà déposé une offre d’achat et ne compte pas, en cas de réussite, “se retirer du projet à court terme”.

“Pour moi, c’est d’abord un projet d’affaires: je vais développer le journal et garder son bloc de contrôle !”, a déclaré l’homme d’affaires à Kommersant, sans préciser le montant d’une éventuelle transaction. Selon lui, il attirera notamment vers Le Monde des annonceurs russes intéressés par des investissements français.

Gleb Fetissov, dont la fortune est estimée à 1,6 milliard de dollars, occupe la 42e place dans le classement des hommes les plus riches de Russie, établi en 2010 par le magazine Forbes.

Deux offres définitives déjà en concurrence pour le rachat du Monde

Le repreneur du “quotidien de référence” devra massivement recapitaliser un groupe fortement endetté. Ce dernier a annoncé lundi avoir reçu deux offres d’investisseurs pour sa reprise, dont les montants avancés sont évalués entre 80 millions et 120 millions d’euros.

La première offre associe le mécène Pierre Bergé, le banquier d’affaires Matthieu Pigasse et Xavier Niel, président de l’opérateur Internet Free. La seconde est constituée de Claude Perdriel, patron du magazine Le Nouvel Observateur, de l’opérateur France Télécom et de l’espagnol Prisa (quotidien El Pais), déjà actionnaire du Monde.

L’achat du Monde a pris une dimension politique avec la révélation que le président français Nicolas Sarkozy a tenu à faire savoir que l’offre Bergé-Pigasse-Niel ne trouvait pas grâce à ses yeux – selon Le Canard Enchaîné, cela pourrait tenir au fait que Niel finance deux sites jugés anti-sarkozystes, Mediapart et Bakchich. Certains observateurs du dossier voient aussi la main de l’Elysée derrière France Télécom, détenu à 26 % par l’Etat.

Les candidats à la reprise du Monde devaient déposer leurs offres définitives hier lundi. Le Monde doit annoncer sa décision le 28 juin.

Trends.be, avec Belga

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