Brink’s : le réseau de Gérard Delvaux

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Il pourrait couler des jours heureux dans sa villa dominant Ajaccio mais Gérard Delvaux n’est pas homme à raccrocher. Certes, il a arrimé son cabinet à BDO mais il continue à travailler autant qu’avant. Le dossier Brink’s, société dont il est l’un des administrateurs provisoires, en est la preuve.

“Impossible pour moi de ne pas avoir chaque jour une pensée émue pour Joseph Colleye, mon ancien maître de stage, mon mentor”, explique Gérard Delvaux. Cette figure emblématique de la comptabilité belge, décédée depuis quelques années déjà, est une personne à qui il voue une reconnaissance éternelle au point d’ailleurs de voir sa photo figurer en bonne place dans son bureau d’Ohain (Lasne).

Pris sous son aile, Gérard Delvaux s’était investi à fond dans l’apprentissage du métier, tout en suivant en parallèle des cours du soir de promotion sociale. Ce parcours atypique, parti depuis tout en bas de l’échelle sociale, explique probablement pourquoi il ne souffre d’aucune suffisance avec qui que ce soit. Sa jovialité et le sentiment de proximité qu’il donne d’emblée à ses interlocuteurs font d’ailleurs de lui quelqu’un d’attachant, un trait de caractère qui lui a certainement facilité le développement de ses affaires et de son carnet d’adresses.

Au-delà de son investissement dans le développement de son cabinet de révisorat, d’expertise comptable et de conseils, Gérard Delvaux s’est aussi beaucoup donné pour les professions du chiffre. Sa proximité avec Raymond Krokaert, l’autre grande figure de la comptabilité belge, et son implication dans l’Ordre des experts-comptables et comptables brevetés de Belgique (OECCBB) n’y sont pas étrangères. Aujourd’hui, il y exerce un mandat de vice-président, en travaillant en pleine confiance avec Micheline Claes, qui est par ailleurs membre du Conseil de l’Institut des experts-comptables et conseils fiscaux (IEC).

Déjà élu dans les instances de l’IEC depuis 1998, la confiance de ses pairs l’avait porté en 2004 jusqu’à la présidence. Parmi ses chevaux de bataille, il y eut la question de la fusion avec l’IPCF et du rapprochement avec l’IRE. Les longs moments passés à cette fin avec Marcel-Jean Paquet (alors président de l’IPCF) et André Kilesse (alors président de l’IRE) y ont été pour beaucoup dans la transformation des relations professionnelles en réelle amitié personnelle.

Ses fonctions à l’IEC l’ont aussi amené à fréquenter beaucoup plus les politiciens, au premier rang desquels figuraient et figurent toujours Hervé Jamar (MR), Sabine Laruelle (MR) et son chef de cabinet de l’époque Philippe Verdonck, devenu aujourd’hui un copain et une relation d’affaires. Idem pour Jean-Paul Servais (CBFA). A cheval sur le politique et la profession du chiffre, il cite aussi Michel Daerden (PS) : “Je le sais très décrié mais nous avons beaucoup collaboré. C’est quelqu’un qui au-delà de ses aspects frivoles est hyper professionnel, supérieurement intelligent et a une maîtrise et une mémoire parfaites des chiffres !”

Quand on connaît un peu Gérard Delvaux, on sent aussi chez lui ce sentiment de vouloir servir la société, au sens noble du terme. D’où probablement son intérêt marqué par les questions de restructurations d’entreprises. A son actif, outre le sauvetage d’Hoogovens et son rapprochement avec Duferco, citons aussi celui de Durobor. Il y a placé à sa tête Michel Durant avec qui il s’est également très lié.

Gérard Delvaux est sans conteste également un de ceux qui ont le plus oeuvré à la réforme du concordat et à la mise en place de la nouvelle loi sur la continuité des entreprises. Ce parcours du combattant l’a forcément encore un peu plus rapproché d’Alain Zenner. Ensemble, ils ont eu l’idée de porter sur les fonts baptismaux le “réseau CAP”, fédérant ainsi les principales parties prenantes à ce genre de procédures.

Son “poulain”, devenu au fil du temps son bras droit, son homme de confiance est sans conteste Hugues Fronville. Reste toutefois qu’au quotidien, il n’en serait jamais arrivé jusque-là sans l’appui sans faille de son épouse, Marie-Paule Delvaux-Procureur. “Elle n’a pour ainsi dire jamais su me reprocher une quelconque indisponibilité à la maison puisque c’est elle qui prend les rendez-vous”, souligne-t-il. Deux de leurs cinq enfants, Christophe et Pierre, sont impliqués dans les activités du bureau DFSA dont la pérennité, au-delà de son fondateur, a été assurée courant 2008 par un arrimage à BDO, ce qui permet ainsi à Gérard Delvaux de côtoyer encore un peu plus qu’avant son ami André Kilesse.

Jean-Marc Damry

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