3.000 logements potentiellement vacants à Charleroi, et non 10.000

Charleroi © istock

Le nombre de logements potentiellement inoccupés à Charleroi, évalué sur base d’une étude inédite de la consommation d’eau et d’énergie, serait de 3.000 en seconde analyse et non de plus de 10.000 comme craint initialement, a indiqué mardi le ministre wallon du Logement, Paul Furlan.

“Les conclusions plus approfondies démontrent que les proportions sont largement revues à la baisse: à peu près 3.000 logements seraient inoccupés, soit environ 2,7% du parc de logements de la ville”, a indiqué M. Furlan (PS), interrogé en commission du parlement wallon par le député Jean-Luc Crucke (MR).

En janvier, le ministre avait cité le chiffre de 10.853 logements potentiellement vacants, avertissant qu’il ne s’agissait encore que d’une vacance supposée, vu la diversité des situations de vie qui peuvent expliquer une faible consommation d’eau et d’électricité.

Un questionnaire envoyé à un échantillon de 5.000 propriétaires tirés au sort parmi les 10.853 adresses identifiées devait déterminer les raisons de la vacance.

L’objectif est d’étendre cette méthode à l’ensemble du territoire wallon pour disposer à terme d’un cadastre des logements vides et mieux faire appliquer la taxe sur les logements inoccupés. Namur et Seraing font depuis lors l’objet elles aussi d’une expérience-pilote similaire.

Un logement est considéré comme potentiellement vacant si les consommations y sont de moins de 5 mètres cube d’eau et 10 KWh d’énergie.

Mais le gouvernement doit encore définir avec les fournisseurs d’eau et d’énergie les seuils définitifs à fixer dans l’arrêté qui devra être pris si cette méthode démontre son efficacité.

La taxation communale des logements inoccupés est obligatoire, mais certaines communes ne la mettent pas en oeuvre pour ne pas être pénalisées sur les subsides de l’ancrage communal, a noté M. Furlan.

Une fois l’arrêté pris, l’administration wallonne communiquera la liste des communes chargées de taxer les logements inoccupés.

Jean-Luc Crucke a fait observer qu’une extrapolation à l’ensemble de la Wallonie permet d’envisager un total de 50.000 logements inoccupés, même si les situations sont très diverses.

Il a souligné que la taxe sur les immeubles inoccupés coûtait plus cher à certaines communes qu’elle ne leur rapportait, en raison des litiges judiciaires qu’elle génère de la part des propriétaires. “L’enjeu vaut la peine, mais ce n’est pas nécessairement un cadeau pour les communes”, a-t-il estimé.

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