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Nucléaire : le secteur a-t-il tiré les leçons de Fukushima ?

Un an après Fukushima, l’industrie nucléaire croit toujours en son avenir. Et pourtant, Dieu sait si cet avenir était remis en cause.

Un an après Fukushima, l’industrie nucléaire croit toujours en son avenir. Et pourtant, Dieu sait si cet avenir était remis en cause. Des pays comme l’Allemagne, l’Italie et la Suisse ont décidé, suite à cette catastrophe, de tourner la page du nucléaire. Mais si ces décisions ont fait la Une des médias, un an plus tard, force est de constater que le nucléaire a encore la cote. Notamment du côté des pays émergents, où des pays comme la Chine, l’Inde, le Viêtnam, la Turquie et l’Afrique du Sud souhaitent toujours développer cette source d’énergie contestée.

En réalité, les chiffres sont clairs : sur les 437 réacteurs nucléaires en service de par le monde, 8 ont été fermés en Allemagne et 54 mis temporairement hors service au Japon, mais 61 réacteurs sont en construction. Si l’on tient compte, comme le fait l’industrie du nucléaire, qu’au final, la grande majorité des réacteurs japonais seront remis en service, il semble clair que le nombre de chantiers dépasse celui des centrales arrêtées.

Est-ce à dire, au vu de ces chiffres, que l’industrie du nucléaire a encore gagné et, comme le disent certains, n’a rien compris ? Pour ce qui est d’avoir gagné, il faudra attendre la décision finale du gouvernement japonais par rapport aux 54 réacteurs nucléaires mis en sourdine pour l’instant. Si le Japon décidait de ne pas les redémarrer, ce serait, comme le dit le journal Le Monde, un coup dur pour l’image du nucléaire car, d’un seul coup, 15 % de la puissance nucléaire installée dans le monde serait effacée.

Quant à savoir si l’industrie nucléaire a compris ou tiré les leçons de la catastrophe de Fukushima, officiellement, c’est oui, car les exigences de sécurité ont été renforcées et vont l’être en particulier pour les réacteurs en construction qui sont les plus susceptibles de faire l’objet d’un accident.

Pour le reste, l’industrie du nucléaire sait que son business est et reste hautement politique. Sans soutien du politique, le nucléaire ne peut se développer ; si ce soutien lui est retiré, comme c’est le cas en Allemagne, il s’effondre. C’est pourquoi le lobby pro-nucléaire est si puissant : par définition, ce business est très gourmand en capital, d’autant plus que les nouveaux réacteurs ont vocation à durer une centaine d’années. Le coût de ce business ne cesse donc d’augmenter au fil du temps, ce qui réduit d’ailleurs sa compétitivité par rapport à d’autres sources d’énergie alternatives. Cela désole l’industrie du nucléaire mais ravit ceux et celles qui pensent que le nucléaire reste une source d’énergie trop dangereuse.

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