Niki Lauda, le miraculé de la F1 devenu magnat de l’aérien

Niki Lauda © REUTERS

Un homme dans un cockpit en flammes: Niki Lauda, hospitalisé à Vienne où il a subi une transplantation pulmonaire, est une légende de la F1 à jamais associé à son terrible accident de 1976, qui ne l’a pas empêché de remporter trois championnats du monde et de prospérer dans le transport aérien.

Opéré jeudi à l’Hôpital général de Vienne, où il a été transporté depuis son lieu de vacances à Ibiza après avoir contracté un virus pulmonaire, le président non-exécutif de l’écurie Mercedes, âgé de 69 ans, voit son état “évoluer de façon très positive à ce stade”, a indiqué le Pr Walter Klepetko, qui l’a opéré.

Le Phénix

S’il est une personnalité au monde qui mérite le surnom de “Phénix”, c’est bien lui: le 1er août 1976, lors d’un accident survenu alors qu’il pilotait sa Ferrari à 220 km/h sur le circuit du Nürburgring en Allemagne, il reste près d’une minute dans son cockpit en flammes avant d’en être extrait par trois concurrents.

Les images du terrible accident du champion du monde en titre font le tour de la planète. Mais la légende ne fait que commencer.

Car six semaines après avoir reçu l’extrême onction sur son lit d’hôpital, Niki Lauda prend à la stupéfaction générale le départ du Grand-Prix d’Italie malgré sa souffrance et ses lésions au visage et à la tête.

Il luttera pour le titre jusqu’à la dernière course avec le Britannique James Hunt, finalement couronné. Cet affrontement épique, révélateur du courage et de la volonté hors-norme de l’Autrichien, a été raconté en 2013 dans le film “Rush”, de l’Américain Ron Howard.

En 1977, le rescapé remporte son deuxième titre de champion de monde avec Ferrari. Il arrête la compétition fin 1979 mais retrouve les circuits dès 1982, au volant d’une McLaren avec laquelle il conquiert en 1984 son ultime titre mondial.

Combat de gladiateurs

Embauché par Mercedes en 2012, l’homme à l’éternelle casquette publicitaire cachant à moitié ses cicatrices reste omniprésent sur les circuits, où il est apprécié pour son expertise et son franc-parler, déplorant notamment que se perde “l’aspect combat de gladiateurs” de son sport.

Son faux départ de la F1 est lié à sa seconde passion: l’aviation civile. Pionnier du charter privé, il crée en 1979 la compagnie Lauda Air, qu’il revend avec profit à Austrian Airlines en 2002.

C’est loin d’être le dernier looping de cet homme d’affaires avisé, par ailleurs pilote de ligne confirmé: en 2004, il créé la très profitable compagnie low cost Niki, qu’il revend en 2011 à l’allemand Air Berlin.

Après un coup de billard à trois bandes dont il a le secret, il parvient en janvier dernier à récupérer son ancienne compagnie, au nez à la barbe du groupe hispano-britannique IAG/Vueling, précédemment retenu.

Dernier coup de théâtre du “Phénix”: dès mars, il cède 75% de ses parts à l’irlandais Ryanair, nouveau bénéfice à la clé, tout en restant codirigeant de la compagnie, rebaptisée LaudaMotion.

Un nouveau drame

Lauda, qui exploite par ailleurs une petite société de jets d’affaires, aura cependant connu le drame comme patron de compagnie: le 26 mai 1991, le Boeing 767 assurant le vol Lauda Air Bangkok-Vienne s’écrase avec 223 personnes à bord en raison d’un défaillance technique structurelle. Il n’y a pas de survivant.

Né le 22 février 1949 dans une famille de la bourgeoisie viennoise, Andreas Nikolaus Lauda, dit Niki, est père de quatre enfants issus de deux mariages différents, âgés de 8 à 39 ans.

Les gaz toxiques inhalés lors de son accident de 1976 lui ont valu une fragilité pulmonaire. Il a également subi deux greffes de reins en 1997 et en 2005.

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