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N’oubliez pas de transmettre !

En pleine période de tourmente financière et d’incertitude politique, il pourrait paraître presque incongru d’évoquer la transmission d’entreprises. Pourtant, la vie continue…

En pleine période de tourmente financière et d’incertitude politique, il pourrait paraître presque incongru d’évoquer la transmission d’entreprises. Pourtant, la vie continue. Bon gré mal gré. Des entreprises naissent, des entreprises meurent. Et d’autres affrontent un avenir incertain. La raison ? Pas nécessairement la conjoncture. En fait, elles appartiennent à la catégorie des entreprises appelées à vivre une transmission, souhaitée ou non.

Savez-vous que 28 % des entrepreneurs du Vieux Continent sont âgés de plus de 55 ans ? Corollairement, 610.000 PME générant 2,4 millions d’emplois sont concernées à l’échelle de l’Union européenne. C’est dire si la transmission d’entreprises constitue une alternative à la création. Il apparaît d’ailleurs que la première est souvent plus efficace que la seconde.

La Belgique, plus particulièrement la Wallonie à travers la Sowaccess (Société wallonne d’acquisitions et de cessions d’entreprises, filiale de la Sowalfin), la France et les Pays-Bas se sont positionnés à l’avant-plan de cette problématique en mettant sur pied, à Spa en 2009, Transeo, l’association internationale dédiée à la transmission de PME.

Venus de plusieurs pays, conseillers privés (des cabinets spécialisés aux experts-comptables, etc.), représentants de structures d’accompagnement publiques, promoteurs de plates-formes de rapprochement entre cédants et repreneurs, chercheurs universitaires, financiers ou encore décideurs politiques sont invités à se retrouver en cette fin de semaine à Bruxelles. Certains participeront en outre ce jeudi au premier Business Transfer Colloquium initié par Sabine Laruelle, ministre fédérale des PME et des Indépendants, en collaboration avec le CeFiP (Centre de connaissances du financement des PME) et le SPF Economie.

A cette occasion, le CeFIP dévoilera les premiers éléments d’une vaste étude visant à objectiver une matière jusqu’à présent statistiquement pauvre. Il ressort que 320.000 entreprises belges (60 % en Flandre, 33 % ou 23 % en Wallonie et 7 % ou 17 % à Bruxelles selon qu’on prend en compte les personnes physiques ou morales) sont potentiellement transmissibles dans les 10 ans. Autrement dit, elles sont aux mains de personnes âgées de plus de 55 ans. Bien sûr, certaines feront l’objet d’une reprise sans véritable problème. Mais, compte tenu de leur taille, la majorité d’entre elles ne susciteront pas l’appétit des investisseurs classiques et des banques ; elles verront dès lors leur avenir en forme d’interrogation, partagée par les 2,2 millions de salariés concernés. Il existe un gap de financement pour les transmissions dont les montants se situent entre 300.000 euros et 1,2 million d’euros, aime rappeler la ministre des PME.

Une autre étude dévoilée cette semaine apporte un éclairage intéressant. L’Union des Classes Moyennes a ainsi identifié auprès de candidats repreneurs les principaux freins à la reprise d’une entreprise. La capacité financière apparaît, sans surprise, mais elle est précédée par la difficulté de trouver l’entreprise à reprendre ! La Sowaccess, les cabinets de cession-acquisition et le réseau personnel constituent les principaux canaux utilisés pour trouver les perles rares, les plus prisées relevant dans l’ordre des secteurs de l’industrie, des services et de la construction.

On se réjouit donc des initiatives développées cette semaine par des acteurs publics et privés afin d’aider cédants et candidats repreneurs à se connaître, mais également à se préparer et à réussir la transmission de nombre d’entreprises. Avec la mise en oeuvre de la première cartographie du genre, ces rencontres donneront certainement un nouvel élan à la prise en compte de cette conséquence du baby-boom

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