Merkel à coups de huées et de slogans au Portugal

(Belga) Les Lisboètes ont essayé lundi par tous les moyens d’exprimer leur rejet de l’austérité et leur mécontentement à l’occasion de la première visite officielle au Portugal de la chancelière allemande Angela Merkel, soigneusement tenue à l’écart de la foule par un imposant dispositif de sécurité.

“Le Portugal n’est pas le pays de Merkel”, “Angela Merkel assassin”, “Une Allemagne européenne oui, une Europe allemande non”, pouvait-on lire sur les banderoles agitées par les manifestants qui ont hué la chancelière, considérée comme un symbole de la rigueur budgétaire, à son arrivée au siège de la présidence portugaise. Angela Merkel, dont c’est la première visite officielle au Portugal, s’est rendue à Lisbonne pour soutenir les efforts de redressement économique entrepris par le gouvernement de centre droit en échange d’un plan d’aide de 78 milliards d’euros, accordé en mai 2011 par l’Union européenne et le Fonds monétaire international. “Elle veut tuer les Portugais, elle veut la suprématie en Europe”, pouvait-on lire sur d’autres banderoles tandis que des contestataires, réunis à l’appel de mouvements apolitiques, lâchaient des ballons noirs en signe de deuil. Dans la matinée, des Lisboètes en colère avaient recouvert de draps noirs plusieurs monuments de la capitale pour marquer leur mécontentement. Devant le parlement, des manifestants tenaient un chèque géant, adressé à la Deutsche Bank et signé du “peuple portugais”, d’un montant de 34 milliards d’euros correspondant aux intérêts que le Portugal aura à payer en échange du plan de sauvetage. Hasard du calendrier, la visite d’Angela Merkel a coïncidé avec le début d’une nouvelle mission de la “troïka” (UE-FMI-BCE) représentant les créanciers du Portugal et chargée d’évaluer, trimestre après trimestre, les mesures de réformes et d’austérité mises en oeuvre par le gouvernement en contrepartie du plan de sauvetage. Le principal syndicat portugais, la CGTP, avait de son côté prévu pour l’après-midi un défilé “en défense de la souveraineté nationale”, Mme Merkel étant perçue comme imposant ses vues au gouvernement portugais. (PVO)

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