Zara trop en vogue

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Inditex (Industria de Diseno Textil) est le propriétaire de la célèbre chaîne de prêt-à-porter Zara. Le groupe a fêté ses 50 ans il y a trois ans : il a été fondé en 1963 par Amancio Ortega Gaona (actuellement l’homme le plus riche d’Europe) et était alors producteur de vêtements féminins. Un virage a été amorcé en 1975 lorsque la première boutique Zara a ouvert ses portes à La Corogne (Galice). Le groupe a ouvert sa première boutique en dehors de l’Espagne à Porto en 1988, et a inauguré sa première boutique à New York l’année suivante. Aujourd’hui, on recense plus de 2.000 boutiques Zara. Bien qu’il tire environ deux tiers de son chiffre d’affaires (CA) de ces boutiques Zara, le groupe revendique aujourd’hui 8 marques (outre Zara, il y a Pull&Bear, Massimo Dutti, Bershka, Stradivarius, Oysho, Zara Home et Uterqüe), 7.385 points de vente (300 de plus qu’il y a 12 mois) sur 93 marchés, et emploie plus de 150.000 personnes. En ligne, le géant du textile est présent sur 41 marchés. Depuis son entrée en Bourse au printemps 2001, Inditex n’a cessé de se développer, et son bénéfice augmente systématiquement.

Son modèle d’affaires flexible et intégré, où design, production, logistique et ventes sont en parfaite symbiose, fait la force de Zara/Inditex. Les dernières tendances de la mode sont immédiatement intégrées dans le design de pas moins de 36.000 nouveaux articles par an. Les boutiques sont abreuvées de nouveautés deux à six fois par semaine. Des boutiques qui se trouvent à des endroits privilégiés et offrent un bon rapport qualité-prix. Le feed-back des clients entraîne une éventuelle réorientation des collections. Les commandes sont livrées en 24 à 48 heures partout dans le monde. Cette croissance n’est pas passée inaperçue sur la Bourse de Madrid. L’action est devenue une grande favorite des investisseurs. Entre fin 2009 et la fin de l’an dernier, la capitalisation boursière est passée de 18 à 100 milliards d’euros. L’action a affiché un return de 200 % sur les cinq dernières années.

Sur les trois premiers mois de l’année 2017-2018 (date de clôture : 31/01), le groupe a réalisé un CA de 5,6 milliards d’euros, soit 14 % de plus qu’au cours de la même période l’an dernier. Sur la période, le bénéfice net s’est hissé de 18 %, à 654 millions d’euros, ce qui n’a pas totalement satisfait à la prévision moyenne des analystes. Le bénéfice brut a progressé de 14 %, ce qui suppose une marge brute presque stable de 58,2 %. La croissance du CA à cours de change constant est ressortie à 12,5 %. Le cash-flow opérationnel (EBITDA) a pour sa part augmenté de 16,5 %, à 1,11 milliard d’euros. Au début du trimestre en cours, la croissance du CA a totalisé 12 % à cours de change constant.

Le groupe a près de 6 milliards d’euros de liquidités au bilan et augmente chaque année son dividende. Mais Inditex n’est propriétaire que de quelques magasins. Les autres sont sous contrat de leasing.

Conclusion

Il ne fait nul doute qu’Inditex est une action de grande qualité, mais elle est chère, à 30 fois le bénéfice attendu pour 2017-2018 et un rapport escompté entre la valeur d’entreprise (EV) et le cash-flow opérationnel (EBITDA) de 18. C’est pourquoi nous en restons à un conseil neutre.

Conseil : conserver/attendre

Risque : faible

Rating : 2A

Paru sur initiedelabourse.be le 22 juin

L’action a affiché un return de 200 % sur les cinq dernières années.

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