Une prime méritée pour ce champion des coûts

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L’acquisition de SABMiller par Anheuser-Busch InBev a réveillé la concurrence européenne, notamment Heineken et Carlsberg. Les brasseurs lorgnent désormais surtout vers l’Asie. La consommation de bière est encore très faible dans de nombreux pays asiatiques, et le potentiel de croissance reste donc considérable. La consommation de bière est en revanche en léger repli dans de nombreux pays occidentaux, même si les consommateurs y semblent disposés à payer des prix plus élevés, surtout pour des bières de luxe. Certains pays tiennent énormément à leurs propres saveurs et l’accent y reste mis sur les bières locales. Dans cette optique, l’arrivée de SABMiller, un spécialiste des bières locales, est un complément intéressant au sein du groupe AB InBev. En acquérant SABMiller, AB InBev est également devenu l’acteur dominant en Afrique. En Asie, le brasseur belgo- brésilien arrive en deuxième position derrière China Resources Beer. Dans la mesure où la croissance proviendra avant tout des pays émergents en Asie, en Amérique latine et en Afrique, AB InBev est mieux placé que jamais pour se développer dans ces régions au cours des années à venir. Le groupe ne manque en tout cas pas de diversité. Parmi les marques qu’il produit, citons notamment Budweiser, Corona, Stella Artois, Beck’s, Leffe, Hoegaarden, des champions locaux comme Bud Light, Skol, Brahma, Sibirskaya Korona, Chernigivske ou Cass, ainsi que, bien entendu, notre Jupiler.

AB InBev est un ” champion des coûts “. Il réalise généralement des marges bénéficiaires exceptionnelles dans le secteur. Cela n’avait pas été le cas en 2016. La marge d’Ebitda (cash-flows opérationnels/chiffre d’affaires) avait en effet baissé à 36,7 %, contre encore 38,5 % en 2015. L’an dernier, le CEO Carlos Brito et son équipe ont manqué une série de bonus faute d’avoir atteint certains objectifs. Ils éviteront certainement une réédition cette année. Cela dit, le repli des volumes au troisième trimestre fut décevant. Mais après neuf mois, la marge d’Ebitda est à nouveau à 38 %. Si cette bonne tenue est confirmée au quatrième trimestre, la marge reviendra à un niveau proche de celle de 2015. Il reste à savoir si un accroissement de la rentabilité est encore possible au cours des prochaines années.

Grâce à l’acquisition de SABMiller, le chiffre d’affaires progressera en tout cas à nouveau sensiblement. Pour l’année complète, les analystes tablent sur une hausse du chiffre d’affaires du groupe de 45,5 à 57,2 milliards d’euros (en 2010, il avait totalisé 36,3 milliards d’euros), soit sur une augmentation de 25 %. Même si le repli des volumes de 1,2 % compromet quelque peu le redressement. Bien que le marché ” domestique ” brésilien traverse toujours une mauvaise passe, après neuf mois, on note une croissance organique de 4,1 % (3,6 % au troisième trimestre). AB InBev poursuit sa politique de ” premiumisation “, qui vise à promouvoir davantage les marques premium (plus chères) sur les marchés où il est moins connu. Le brasseur a déjà démontré à plusieurs reprises sa capacité à faire croître ces marques.

Conclusion

Dans la mesure où AB InBev n’est pas parvenu à réaliser une croissance des volumes au troisième trimestre, le mouvement de rattrapage espéré n’a pas pu s’opérer. L’action reste plus chère que ses concurrentes, mais l’écart semble justifié vu les marges supérieures que dégage AB InBev. Nous sommes à deux doigts de promouvoir le brasseur au titre de candidat en portefeuille.

Conseil : digne d’achat

Risque : faible

Rating : 1A

Paru sur initiedelabourse.be le 6 novembre

Après un creux en 2016, les marges se redressent cette année.

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