Cloquet: “Cela m’a pris une seconde pour accepter pour la proposition de Pairi Daiza”

L'ancien CEO de l'aéroport de Charleroi, Jean-Jacques Cloquet. © BELGAIMAGE

Jean-Jacques Cloquet passe des avions aux pandas. En janvier, il deviendra co-CEO de Pairi Daiza, en charge de l’opérationnel et du commercial. Pour gérer la croissance du parc animalier de Brugelette.

“Cela m’a pris une seconde pour accepter “, reconnaît Jean-Jacques Cloquet, 58 ans, en parlant de son recrutement chez Pairi Daiza. Certes, il ne quitte pas le Brussels South Charleroi Airport (BSCA) sans un pincement au coeur, même si cela faisait déjà déjà plusieurs mois qu’il envisageait de partir.

Le fondateur et patron de Pairi Daiza, Eric Domb, l’a convaincu début septembre de sauter le pas. ” Je connais Eric depuis longtemps et je suis très heureux de travailler pour lui “, ajoute Jean-Jacques Cloquet, qui entrera en fonction en janvier.

Il s’agit d’un nouveau poste

Le poste dévolu au futur ex-patron de Brussels South Charleroi Airport (BSCA) est la direction opérationnelle et commerciale. Une nouvelle fonction jusqu’ici partagée par les deux CEO actuels, Eric Domb, le fondateur du parc, et Yvan Moreau, qui dirige les finances. Cela devenait en effet de plus en plus difficile pour les deux CEO actuels de tout gérer car le parc connaît une croissance constante. Il a accueilli 1,9 million de visiteurs en 2017, contre 1,5 million en 2016. La taille de l’entreprise grandit, avec un investissement de 300 millions d’euros programmé pour les cinq ans à venir, et un effectif qui devrait passer de 400 à quasiment 1.200 personnes.

L’an prochain, les premiers hébergements s’ouvriront dans le parc, à savoir une cinquantaine de chambres dans une zone consacrée à la Colombie britannique (Canada), et aussi dans la Terre du froid (avec les ours polaires). A terme, le parc, qui va physiquement grandir, devrait compter 500 chambres. Il était temps, pour les deux CEO, de créer un poste à part entière de manager de l’opérationnel et du commercial. Eric Domb pourra ainsi encore mieux se consacrer à la partie créative, au développement du parc.

Jean-Jacques Cloquet aura passé neuf ans à la tête de l’aéroport de Charleroi. Il en était devenu le patron sans le demander. Cet ingénieur civil (Faculté polytechnique de Mons) y était entré en 2008 pour en diriger le département non-aviation (revenus commerciaux annexes, comme les commerces, les parkings, etc.). Un an plus tard, il devenait CEO ad interim car le titulaire, Marcel Buelens, quittait la fonction. Il a ensuite été confirmé à ce poste. Ayant été footballeur professionnel (au Sporting de Charleroi), puis ingénieur de production chez Solvay (PVC), Jean-Jacques Cloquet menait ainsi une carrière originale et variée.

De bonnes années

Les années Cloquet ont été bonnes pour l’aéroport, dont la fréquentation est passée de 3,9 millions de passagers en 2009 à 7,7 millions en 2017, grâce au développement de Ryanair et d’autres compagnies low cost comme Wizz Air, ainsi que, plus récemment, au lancement du long-courrier avec Air Belgium. ” Mais cela n’a pas été un long fleuve tranquille, avoue Jean-Jacques Cloquet. Il y a eu l’impact des attentats de Bruxelles, la décision de la Commission européenne qui a augmenté nos charges(1). En matière de stress, ça devrait aller mieux chez Pairi Daiza. ”

Les effectifs de Pairi Daiza et de Charleroi sont pourtant assez voisins. L’activité de l’aéroport est légèrement plus importante : son chiffre d’affaires chatouille les 70 millions d’euros (2017), contre 58 millions pour Pairi Daiza (exercice clôturé fin mars 2017, dernier disponible). Mais le parc est plus rentable.

“Je ne pars pas dans l’amertume”

Une grande différence est l’actionnariat, plus homogène à Pairi Daiza. Celui de l’aéroport, à majorité publique (Région wallonne), est compliqué par la présence d’un gros actionnaire privé, l’italien Save (27,6%), qui a parfois bloqué des investissements. Le parc de Brugelette, lui, est contrôlée par le tandem Eric Domb et Marc Coucke, qui partagent la même vision sur le futur de Pairi Daiza.

Jean-Jacques Cloquet part sans regrets. ” On ne doit jamais regretter ses choix, dit-il, même si la gestion d’un aéroport est passionnante. Je ne pars pas dans l’amertume, et suis heureux de ce qui a été fait avec les équipes, et aussi de la paix sociale. ” Son successeur ? Le choix n’a pas encore été fait, le conseil d’administration a encore quelques mois devant lui pour se décider.

(1) La Commission a retoqué les aides accordées à BSCA, qui a dû payer plus cher que prévu pour utiliser l’infrastructure aéroportuaire (pistes, bâtiments), propriété de la Sowaer (Société wallonne des aéroports), donc de la Région.

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