Une femme à la tête de Wall Street

Après 226 années de domination masculine, Stacey Cunningham est devenue la première femme à diriger le New York Stock Exchange. Elle y remplace Thomas Farley.

Depuis vendredi, les deux places boursières les plus importantes de New York sont dirigées par des femmes. Si Adena Friedman préside le Nasdaq depuis le début de l’année dernière, Stacey Cunningham a mis fin le 25 mai dernier à 226 ans de domination masculine au New York Stock Exchange (NYSE). L’ex-secrétaire générale du groupe NYSE vient, à 43 ans, de prendre la place de Thomas Farley comme présidente. La nouvelle patronne a pour mission de redresser la part de marché du NYSE, en net recul depuis 10 ans. Comme un signe prémonitoire, il y a un mois, la mairie de New York avait décidé de déplacer Fearless Girl, la statue de la petite fille qui défie le fameux taureau de Wall Street. Elle trônera désormais devant les colonnes du NYSE.

Entrée comme stagiaire à Wall Street en 1994, elle a effectué toute sa carrière au NYSE, mis à part un court passage de cinq ans au Nasdaq et une expérience de neuf mois dans un grand restaurant new-yorkais. En 1996, elle a enfilé la veste bleue des traders dans la salle des marchés. Puis, elle a grimpé les échelons un à un vers le sommet. Elle a ainsi été nommée directrice des ventes en 2012, juste avant la reprise du NYSE par ICE et enfin, secrétaire générale en 2015. Cette nomination intervient alors que les professions financières se féminisent de plus en plus aux Etats-Unis (29 % des managers sont des femmes) même si les postes de direction sont encore trop souvent hors d’atteinte et qu’un vaste mouvement de pression est en cours pour ouvrir les conseils d’administration aux femmes. Le NYSE a été longtemps considéré comme un club d’hommes. Depuis l’annonce de sa nomination, Stacey Cunningham s’amuse ainsi à rappeler qu’à ses débuts, les toilettes pour dames n’étaient qu’une vieille cabine de téléphone à peine aménagée alors que les masculines étaient incroyablement luxueuses…