Balkan Trafik ! revient gonflé à bloc, notamment avec la star de l’ex-Yougoslavie, Goran Bregovic.
Créer un festival par hasard ? Le directeur de Balkan Trafik ! , Nicolas Wieërs, est un exemple du genre. Né en 1975 dans le Namurois, ce boxeur prometteur s’intéresse initialement davantage à Nirvana et Lenny Kravitz qu’aux musiques du monde. En début de millénaire, réalisateur TV à Canal+, il rencontre par hasard des albanophones du Kossovo lors d’un break nocturne. S’ensuivent un voyage à Pristina et la découverte d’une génération prisonnière de ses rêves qui incarne aussi un formidable ferment culturel. La 11e édition de Balkan Trafik ! garde toute la fraîcheur qui a assuré le succès du festival dès ses prémisses, même si elle programme à nouveau Goran Bregovic, toujours accompagné de son Wedding and Funeral Orchestra. Cette fois-ci, avec le Brussels Philharmonic Orchestra et trois violonistes solistes rassemblés dans Three Letters from Sarajevo, pièce conceptuelle dédiée à sa ville natale, qui incarnait l’unité romantique et multiethnique de l’ancienne Yougoslavie.
L’autre événement est la venue à Bruxelles des New York Gypsy All-Stars, quintet américain originaire de Macédoine, Turquie, Grèce et… Brooklyn pour un funk balkanique du meilleur effet. Le rock confirme sa présence via BaBa ZuLa et Gaye Su Akyol : le premier porte l’héritage psychédélique d’Istanbul remanié dans un style roots & peace alors que la seconde représente la jeune génération usant de la pop comme des rythmiques moyen-orientales.
Comme toujours, le festival propose aussi des moments cinéma, des happenings, des workshops et des dégustations multiples. Il se terminera, gratuitement, le dimanche en tout début d’après-midi sur la Grand-Place de Bruxelles, par un Giant Horo, danse collective emmenée par les diasporas balkaniques de Belgique.
Du 19 au 23 avril à Bozar et sur la Grand-Place de Bruxelles, www.bozar.be
Par Philippe Cornet
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