Un monde à portée de main

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L’arrivée de Paula Karst à Bruxelles met un terme à une période d’incertitude pour la jeune femme. Alors qu’elle s’inscrit à l’Institut de peinture de Saint-Gilles, une nouvelle voie personnelle, amicale et amoureuse s’ouvre à elle. Elle y rencontrera Jonas et Kate. De ce triangle affectif naîtra une initiation artistique presque mystique et sensuelle. Ainsi qualifierait-on aussi le style de Maylis de Kerangal ( Réparer les vivants). Précise dans ses descriptions, l’auteure prend soin à rendre le geste artistique sensible pour le lecteur, comme si elle-même avait touché tout ce qu’elle dessine de ses mots. Les boiseries et les marbres sont à portée des doigts des personnages et des lecteurs. Après avoir refaçonné le réel en peignant des décors de scène, les trois jeunes artistes se révéleront au coeur du premier chef-d’oeuvre de l’humanité, la grotte de Lascaux. Participer à la reconstitution de cette fresque si belle et si fragile découle d’une communion avec ces artistes des premiers âges. Une quête d’humilité, une recherche de l’authentique et de soi. Par son écriture riche, dense et colorée, ce roman nous invite à prendre le temps de nous arrêter, d’observer et de ressentir. Donnons-nous le temps alors.

Maylis de Kerangal, ” Un monde à portée de main “, éditions Verticales, 288 pages, 20 euros.

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