Un ciel bleu métal

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Après plusieurs années difficiles, le ciel s’est éclairci ces douze derniers mois pour le plus grand producteur d’acier. Lors de la publication des résultats annuels de 2015, ArcelorMittal avait présenté un tableau plutôt sombre aux investisseurs, et prévu un cash-flow opérationnel (EBITDA) pour 2016 d’au moins 4,5 milliards de dollars (contre 5,23 milliards de dollars en 2015, déjà décevants). Au printemps 2016 a suivi une importante augmentation de capital de 3,1 milliards de dollars (70 % d’actions supplémentaires), à un cours historiquement faible de 2,2 euros par action. Grâce à l’importante injection de capital et à 1,4 milliard de dollars perçus sur la vente d’actifs, le géant de l’acier est parvenu à réduire sa dette nette de 4,6 milliards, à 11,1 milliards de dollars, le plus faible niveau depuis la fusion entre Arcelor et Mittal Steel en 2006. Un deuxième élément de soutien est le fait que la Chine commence à s’attaquer à son problème de surcapacité chronique. De plus, le travail de lobby des entreprises de sidérurgie occidentales en 2016 a donné lieu à plusieurs mesures anti-dumping américaines et européennes, qui ont mis un terme à la chute des prix de l’acier amorcée il y a plusieurs années déjà. Le quatrième trimestre fut dès lors légèrement meilleur que prévu. Le volume d’acier transporté a progressé de 1,6 %, à 20 millions de tonnes par rapport au dernier trimestre de 2015. Sur une base annuelle, on note un repli de 0,8 %, à 83,9 millions de tonnes, alors que le marché mondial a connu une croissance de 1 %. Au quatrième trimestre, le prix moyen de l’acier s’est redressé de 3,5 % mais a reculé sur une base annuelle de 9 %. Le prix de vente réalisé du minerai de fer s’est lui redressé de 51,7 % au quatrième trimestre, et de 4,8 % sur une base annuelle. Quant au chiffre d’affaires du groupe, il s’est accru de 1 %, à 14,1 milliards de dollars, mais a reculé sur une base annuelle de 10,7 %, à 56,8 milliards de dollars.

Les nouvelles sont meilleures au niveau de l’EBITDA, qui au dernier trimestre s’est hissé plus haut qu’attendu, à 1,66 milliard de dollars (contre 1,1 milliard de dollars en 2015). Pour 2016, on note une hausse de 20 %, à 6,26 milliards de dollars – c’est nettement plus que les estimations déjà évoquées d’au moins 4,5 milliards de dollars. Au quatrième trimestre, le bénéfice net s’est élevé à 403 millions de dollars, et en 2016 à 1,78 milliard de dollars (contre une perte nette de respectivement 6,69 et 7,95 milliards de dollars en 2015).

Le sidérurgiste anticipe pour 2017 une augmentation de la demande mondiale comprise entre 0,5 et 1,5 %. Preuve de la confiance retrouvée, le budget d’investissement a augmenté de 0,5 milliard de dollars, à 2,9 milliards de dollars. Peut-être le groupe pourra-t-il verser à nouveau un dividende à partir de 2018.

Conclusion

L’action a gagné près de 10 % en réaction aux chiffres publiés, et malgré la nette progression du cours l’an dernier, elle est à conserver. Le caractère durable du redressement des prix dépend de l’efficacité de la Chine à résoudre son problème de surcapacité. Le bilan d’ArcelorMittal s’est amélioré sensiblement et la valorisation n’est pas encore excessive, à 14 fois le bénéfice escompté et 6 fois le rapport entre la valeur d’entreprise (EV) et l’EBITDA escompté.

Conseil : conserver/attendre

Risque : moyen

Rating : 2B

Paru sur initiedelabourse.bele 20 février

EN 2018, LE GROUPE POURRAIT À NOUVEAU VERSER UN DIVIDENDE.

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