Très prudent concernant cet exercice

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Lors de la présentation des résultats annuels provisoires pour 2016, l’armateur anversois Euronav s’est montré très prudent s’agissant de 2017. La réaction du marché fut à nouveau négative, puisque l’action est retombée 52 % sous le pic de juillet 2014 – même si l’entreprise a versé un dividende brut de 2,24 dollars par action depuis. Grâce à un redressement tardif des tarifs de location journaliers, le quatrième trimestre fut meilleur que prévu. Le chiffre d’affaires s’est contracté de 35 % à 146,3 millions de dollars (USD) et, sur une base annuelle, de plus de 23 % à 684,3 millions d’euros. Le tarif de location journalier moyen des pétroliers VLCC (Very Large Crude Carriers, d’une capacité maximale de 320.000 tonnes) s’élevait à 33.161 dollars au dernier trimestre de 2016, une baisse de 46 % par rapport à l’an précédent (61.482 USD). Sur une base annuelle, le recul de 55.055 USD à 41.863 USD s’établit à 24 %. Pour les Suezmax (navires d’une capacité maximale de 200.000 tonnes), le tarif moyen n’a pas dépassé 21.243 USD au quatrième trimestre, contre 41,586 USD en 2015 (-49 %), et 27.498 USD pour l’ensemble de l’année, contre 41.686 USD (-34 %) l’an dernier.

Cela dit, Euronav a enregistré une plus-value de 36,5 millions USD sur la vente de quatre VLCC au quatrième trimestre. Ces navires seront loués à 22.000 USD par jour au cours des cinq prochaines années. Plus-value comprise, les cash-flows opérationnels sont retombés de 174,2 millions USD à 124,8 millions USD (-28,4 %), et pour l’ensemble de l’exercice, la baisse s’établit à 22,4 %, à 476,2 millions USD. Le bénéfice net s’est contracté à 50 millions USD (-52,3 %), et sur une base annuelle, à 203,8 millions USD (-41,8%), soit de 2,25 à 1,29 USD par action. Cela correspond à un dividende annuel de 0,77 USD brut par action (dividende de clôture de 0,22 USD). Sur l’exercice 2015, le dividende brut s’établissait encore à 1,44 USD par action.

Les perspectives pour le premier trimestre en cours sont assez bonnes, avec pour l’instant un tarif de location journalier moyen de 48.089 USD pour les VLCC (48 % de la capacité réservée) et de 24.070 USD pour les Suezmax (41,7 %). Le break-even (seuil de rentabilité) s’établit pour l’heure respectivement à 27.300 et 24.000 USD. La direction de l’entreprise s’attend cependant à un vent contraire cette année en raison des restrictions de production convenues fin 2016. En outre, de nombreux nouveaux navires seront livrés en 2017, et les incertitudes liées à l’évolution de la législation environnementale pourraient entraîner un report temporaire de la mise au rebut des navires plus anciens. À moyen terme, les perspectives paraissent plus favorables en raison de la hausse structurelle de la demande de pétrole et de la nette baisse des commandes de pétroliers l’an dernier.

Conclusion

Nous pensons que le marché des pétroliers atteindra son plancher cyclique cette année. La vente des quatre VLCC et une opération de refinancement réussie ont permis à Euronav de constituer 600 millions USD de liquidités pour réagir à des opportunités d’acquisition – songeons au récent rapprochement entre Frontline et DHT Holdings. Le faible cours boursier de 0,65 fois la valeur comptable est un handicap. Mais nous confirmons le conseil d’achat.

Conseil : digne d’achat

Risque : moyen

Rating : 1B

Paru sur initiedelabourse.bele 1er février

LES PERSPECTIVES À MOYEN TERME PARAISSENT PLUS FAVORABLES.

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