” Tous les marketers devraient être entrepreneurs”

© franky verdickt

Etonnamment, sa vie professionnelle s’écoule par cycles de quatre ans. Quatre ans chez Gillette, quatre ans chez Levi’s, quatre ans chez Mobistar et, à présent, quatre ans fraîchement passés à la barre de sa société eFarmz. Mais cette fois, Muriel Bernard (42 ans) entend bien casser ce rythme singulier pour poursuivre, de nombreuses années encore, l’aventure de son supermarché bio en ligne. Car eFarmz, c’est son bébé. Un bébé qu’elle fait grandir patiemment, après cette première vie dédiée au marketing dans de très grosses entreprises.

” Il y a quatre ans, j’ai eu envie de faire autre chose, raconte cette mère de deux enfants. J’ai toujours été sensible à l’alimentation et, à l’époque, je me suis rendue compte que manger sainement était un véritable parcours du combattant. L’offre était atomisée, entre des grandes surfaces qui vendaient du bio industriel et des petits producteurs hyper-spécialisés. J’ai donc décidé de lancer cette plateforme d’e-commerce qui propose aujourd’hui plus de 1.000 produits bio et qui est une vraie alternative à la grande distribution. ”

Portée par le slogan ” De la ferme à chez vous “, eFarmz livre des paniers sains (fruits, légumes, fromages, viandes, pains, etc.) et des ” box repas ” à domicile ou en point-dépôt, principalement en Wallonie et à Bruxelles (l’offre en Flandre a été lancée il y a six mois à peine). La démarche se veut écologique et durable avec une offre glanée chez des petits producteurs locaux et qui suit le rythme des saisons. ” C’était un vrai challenge pour moi, poursuit Muriel Bernard, parce que je n’avais aucune expérience dans l’entrepreneuriat et encore moins dans l’alimentaire et le commerce en ligne. Mais mes compétences acquises dans le marketing de grandes boîtes internationales m’ont évidemment servi. ”

Elargir le marché

Santé, environnement, fraîcheur, goût, transparence, etc. Telles sont les valeurs qui ont servi à bâtir la marque eFarmz et à élargir une communauté d’adeptes sans cesse grandissante. Aujourd’hui, l’entreprise compte 22.000 clients et affiche un chiffre d’affaires de 1,5 million d’euros (2016) que Muriel Bernard espère quadrupler à l’horizon 2020. Pour ce faire, l’administratrice déléguée s’apprête à dépasser la cible réductrice des bobos pour toucher un marché plus large avec une campagne d’affichage en abribus et des spots radio. Jusqu’ici, eFramz s’était en effet contentée de séduire sa communauté bio avec un marketing exclusivement ciblé sur son site internet, les recherches Google et les réseaux sociaux. ” On utilise beaucoup les posts sponsorisés et on travaille également en Facebook Live avec deux blogueuses qui, un soir par semaine, cuisinent nos produits et répondent aux questions de nos fans en direct, explique Muriel Bernard. Mais désormais, on essaie d’aller aussi vers un marketing de masse pour toucher de nouveaux clients. ”

Si la fondatrice d’eFarmz se définit avant tout comme une entrepreneuse, elle n’en reste pas moins fidèle à ses premières amours : ” Le marketing reste au coeur de mes préoccupations, conclut l’administratrice déléguée, mais je pense sincèrement que tous les marketers devraient, au moins une fois dans leur vie, être entrepreneurs pour mieux cerner les problématiques en jeu “. A bon entendeur…

F.B.

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