Temps meilleurs

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Pendant de longues années, la performance de l’action de ce producteur aurifère canadien a été moins bonne que celles de ses pairs du secteur. Mais la donne a changé : en hausse de 50 % depuis le début de l’année, l’action a fait trois fois mieux que l’indice Van Eck Gold Miners. Au terme du premier semestre, Kinross Gold avait 1,06 milliard de dollars en caisse, en plus d’une ligne de crédit de 1,43 milliard de dollars, portant les liquidités disponibles totales à près de 2,5 milliards de dollars. Sa dette à long terme s’élève encore à 1,73 milliard de dollars ou 0,6 fois le bénéfice opérationnel (EBITDA), mais les premiers remboursements ne sont pas prévus avant 2021. Kinross Gold devra avant tout générer assez de cash-flows pour rembourser cette dette et financer ses nouveaux projets, lesquels devraient contribuer à accroître la production et abaisser les coûts.

Sa production de près de 2,8 millions d’onces troy d’or en 2016 place Kinross Gold au 5e rang mondial dans ce secteur. Ses mines en Amérique du Nord et du Sud s’adjugent environ 60 % de la production totale. L’Afrique occidentale en représente 17 % et la Russie 23 %. Du fait du coût de production très faible des mines russes, leur contribution au bénéfice est la plus élevée. Cette année, la production totale devrait cependant être légèrement moins élevée qu’en 2016 : entre 2,5 et 2,7 millions d’onces troy. Et compte tenu d’une production d’1,37 million d’onces troy au premier semestre, le second semestre sera donc un peu moins bon. Une réduction de la production est en effet prévue dans la mine de Paracatu au Brésil confrontée à une pénurie d’eau. Round Mountain et Bald Mountain, toutes deux rachetées à Barrick Gold, ont connu un solide premier semestre, à l’instar de Fort Knox. Le coût de production total s’est élevé à 931 dollars par once troy, contre une moyenne de 984 dollars en 2016. Pour l’année en cours, Kinross prévoit une marge assez large de 925 à 1025 dollars. Le prix de l’or moyen s’est accru à 1241 dollars, ce qui a permis au cash-flow opérationnel ajusté (481,7 millions de dollars) de progresser de 22 %. Jusqu’ici, les investissements se sont limités à 380 millions de dollars, alors que Kinross a prévu d’investir 900 millions de dollars pour l’ensemble de l’exercice. Un mouvement de redressement s’annonce donc au second semestre.

La première phase de l’extension de Tasiast (Mauritanie) est finalisée à 55 %, et doit l’être totalement à la mi-2018. La mine produira 400.000 onces troy sur une base annuelle. La deuxième phase accroîtra la capacité de traitement des minerais. Si tout se passe comme prévu, à partir de 2021, la production annuelle de la mine pourrait s’élever à plus de 800.000 onces troy. Par ailleurs, une extension de Round Mountain est également au programme, qui devrait prolonger de 5 ans la durée de vie de la mine et donc accroître sa production de 1,5 million d’onces troy d’or supplémentaires.

Conclusion

Au premier semestre, la prestation opérationnelle de Kinross Gold était en ligne avec les attentes. La situation financière du groupe est saine, et plusieurs projets intéressants sont en cours. L’évolution du cours de l’or déterminera si le groupe pourra financer les extensions des mines au moyen de ses cash-flows propres.

Conseil : digne d’achat

Risque : élevé

Rating : 1C

Paru sur initiedelabourse.be le 25 septembre

LA HAUSSE du cours de l’action ressort à +50 % depuis janvier.

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