Stagnation

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Il y a deux ans, le spécialiste français des petites centrales hydrauliques Velcan a franchi plusieurs étapes importantes en Inde et en Indonésie dans le déploiement de son portefeuille de projets hydrauliques, qui fin 2016 totalisaient une puissance de 723 mégawatts (MW). En Indonésie, le groupe a commencé en septembre 2015 la construction d’une deuxième centrale propre, Sukarame, un projet de 7 MW. Hélas les travaux sont à l’arrêt depuis mars 2016, en raison du refus de la compagnie d’électricité nationale PLN de signer le Power Purchase Agreement (PPA ; contrat de rachat de l’électricité produite) au tarif proposé. Velcan a de ce fait amorti totalement 5,6 millions de dollars de coûts de développement. Actuellement, il recherche avec plusieurs partenaires une solution (vente ? ) pour ce portefeuille indonésien dormant de 84 MW. Il n’en est pas allé autrement au Laos, la même année, où le groupe a vendu pour 7 millions de dollars (plus-value de 3 millions) ses deux projets d’une puissance totale de 70 MW. Plus de dix ans après sa fondation, l’unique centrale hydraulique encore active est Rodeio Bonito au Brésil, d’une capacité de 15 MW. En 2016, celle-ci a dégagé un chiffre d’affaires (CA) de 3,7 millions d’euros, soit 6,9 % de plus que les 3,5 millions d’euros de 2015. Dans la monnaie locale, la hausse ressort à 10 %.

Il faut savoir qu’une centrale hydraulique ne peut plus être exclue du mécanisme de réapprovisionnement garanti si sa production est trop faible (repli maximal limité à 10 %), et que la contribution de solidarité à verser par la centrale en difficulté se limite à 5 % de son déficit. En conséquence, la cotisation de Velcan a baissé en 2016 à 0,3 million d’euros, contre 1,1 million en 2015. Sans considérer la plus-value unique de 3 millions de dollars actée en 2015 sur la vente qu’a réalisée Velcan au Laos, le cash-flow opérationnel (EBITDA) s’est effrité de 2,7 millions à -0,2 million de dollars. Le résultat s’est tassé de 6,6 à 5,9 millions de dollars, et le résultat net est passé de 4,9 millions à un déficit de 1,4 million de dollars. La trésorerie et les actifs financiers ont progressé de 4 %, à 105,1 millions d’euros ou 13,5 euros par action, et 17,5 euros par action en incluant les 1,8 million d’actions que détient le groupe. Ses fonds propres sont passés de 130,5 à 133,3 millions d’euros, ou 17,1 euros par action (22,2 euros si l’on inclut les actions propres).

Le groupe n’a plus publié de nouvelle importante l’an dernier au sujet de ses trois grands projets en développement en Inde, Heo (240 MW), Tato 1 (186 MW) et Pauk (145 MW). En 2015, il avait obtenu pour chacun d’eux les permis d’environnement et de déboisement, et pour les deux premiers, prioritaires, également les autorisations techno-économiques. Depuis quelque temps, Velcan règle pour Heo et Tato 1 les questions d’accès aux terrains, de PPA et de financement. Leur construction coûtera 480 millions de dollars ; Velcan doit trouver un partenaire ou devra vendre ces projets.

Conclusion

L’absence de nouvelles positives en Inde a cloué la valeur autour de 10 euros l’an dernier. Il faudra que la situation y évolue pour que le cours reprenne de la hauteur. Vu la valorisation extrêmement faible, à 0,5 fois la valeur comptable et 0,6 fois la trésorerie, nous voulons bien attendre.

Conseil : digne d’achat

Risque : moyen

Rating : 1B

Paru sur initiedelabourse.be le 15 mai

ON ATTEND QUE LA SITUATION ÉVOLUE EN INDE.

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