Se désendette à pas de géant

© get

Il y a quelques années, Barrick Gold était encore le producteur d’or le plus endetté, avec un passif total de plus de 14 milliards de dollars fin 2014. Mais le groupe canadien oeuvre depuis à assainir le bilan en cédant des actifs et en augmentant ses cash-flows. Et il progresse à pas de géant. Les 170 millions de dollars qu’il a remboursés au premier trimestre de cette année ont ramené le solde de sa dette à 7,75 milliards de dollars. Un montant toujours considérable, mais gérable pour Barrick. Le groupe ne devra en effet rembourser que moins de 100 millions de dollars au cours des trois prochaines années, la majeure partie de la dette n’arrivant à échéance qu’après 2033. Pour autant, Barrick ne veut pas se reposer sur ses lauriers. Il entend rembourser 1,2 milliard de dollars cette année, et n’être plus redevable d’ici la fin de l’an prochain que de 5 milliards de dollars. Jusqu’à récemment, le groupe avait principalement vendu des actifs qui ne relevaient pas de son coeur d’activité, et avait continué à investir dans les cinq grandes mines qui présentent la structure de coûts la plus basse. En avril dernier, il s’est résolu à vendre au groupe chinois Shandong Gold sa participation de 50 % dans la mine de Veladero, en Argentine. Celle-ci devait produire environ 800.000 onces troy cette année (soit 14 % de la production de Barrick). Mais la transaction a été un temps remise en cause après qu’une fissure dans un pipeline qui transporte une solution toxique a été observée dans la mine. Les prévisions de production y ont été abaissées à une fourchette de 630.000 à 730.000 onces. La transaction, qui doit être finalisée fin de ce deuxième trimestre, rapportera à Barrick 960 millions de dollars qu’il affectera surtout à l’allègement de son endettement. Il se pourrait en outre que Barrick et Shandong exploitent ensuite de concert la mine de Pascua-Lama, sur la frontière entre le Chili et l’Argentine. Ils analyseront en tout cas les opportunités d’investissements communs dans la région.

Barrick a également mis en vente sa part de 50 % dans la mine australienne de Kalgoorlie. Ses mines ont produit 1,31 million d’onces d’or au premier trimestre. C’est plus que durant la même période, il y a un an (1,28 million), mais nettement moins qu’au quatrième trimestre (1,52 million). Des travaux de maintenance ont provoqué un recul de la production de la mine de Pueblo Viejo, en République dominicaine. De mauvaises conditions météo au Pérou ont également pesé sur la production de Lagunas Norte.

Le prix de l’or perçu a augmenté de 3,3 % sur une base annuelle, à 1.220 dollars l’once. Les cash-flows opérationnel et libre s’établissent respectivement à 495 et 161 millions de dollars. En raison de la vente partielle de Veladero, le groupe a abaissé les prévisions de production pour l’exercice en cours à une fourchette de 5,3 à 5,6 millions d’onces. Le coût de production total s’établira entre 720 et 770 dollars l’once troy cette année.

Conclusion

Barrick Gold a connu un trimestre plutôt décevant en raison de problèmes opérationnels, et l’action en a été durement sanctionnée. La production n’est pas appelée à augmenter ces prochaines années, mais on le savait. Barrick veut redresser la rentabilité en réduisant encore l’endettement et en accroissant les cash-flows.

Conseil : digne d’achat

Risque : élevé

Rating : 1C

Paru sur initiedelabourse.be

le 14 juin

Barrick veut ramener sa dette à 5 milliards de dollars fin 2018.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content