Renaît de ses cendres

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Le spécialiste américain des matières premières a été plus sévèrement sanctionné par le ralentissement de la croissance chinoise que le reste du secteur. Alors qu’il affichait une capitalisation boursière de 55 milliards de dollars (USD) en 2010, il ne restait plus que 5 milliards USD l’an dernier. Sa position d’endettement s’était alourdie de 5 à 20,4 milliards USD fin 2015. Les problèmes ont commencé en 2013 lorsque, en vue d’étendre à nouveau son champ d’activités au secteur américain du pétrole et du gaz, le groupe a fait l’acquisition (controversée) de Plains Explorations pour 9 milliards USD.

L’année dernière, le CEO Richard Atkerson a décidé de céder des actifs pour alléger le plus rapidement possible de 5 à 10 milliards USD la montagne de dettes du groupe. Et fin 2016, le rapport était à nouveau favorable. La position d’endettement nette, après la vente de 6,6 milliards d’actifs, totalisait 11,8 milliards USD, soit une réduction de 8,6 milliards USD. La situation n’est donc plus critique.

L’an dernier, Freeport-McMoRan (FCX) a produit 47,1 millions de barils d’équivalent pétrole (contre 52,6 millions de barils en 2015). Mais le groupe est avant tout l’un des plus grands producteurs de cuivre indépendants cotés en Bourse au monde, avec un volume de ventes de 4,65 milliards de livres de cuivre en 2016. Le prix du cuivre a cependant baissé de moitié en l’espace de quatre ans. En 2011, Freeport réalisait encore 5 USD de bénéfice par action, à opposer à une perte de 3,16 USD par action pour l’exercice 2016. C’est une nette amélioration en regard de la perte colossale de 11,31 USD par action ressortie en 2015, une année catastrophique pour le groupe américain. Le bénéfice de 0,22 USD par action du quatrième trimestre constitue dès lors une lueur d’espoir.

Par ailleurs, Freeport est un producteur aurifère de taille respectable. Il a produit 1,09 million d’onces l’an dernier (contre encore 1,26 million d’onces en 2015). Il est en outre le premier producteur mondial de molybdène, avec 80 millions de livres en 2016. L’un de ses principaux atouts est sa belle diversification géographique. Établi à Phoenix (en Arizona), le groupe dispose de sept mines de cuivre et d’une mine spécifique de molybdène (Henderson, au Colorado) aux États-Unis. Il possède de surcroît, en Amérique latine, les mines de cuivre Cerro Verde au Pérou et El Abra au Chili, et en Asie, le projet Grasberg en Indonésie. Ce dernier est un complexe d’envergure mondiale, avec notamment les plus grandes réserves de cuivre et d’or au monde. Grasberg fournit d’ailleurs la quasi-totalité de la production d’or. En Afrique, la vente du projet Tenke Fungurume au Congo a été finalisée en novembre. Pour cette année, le groupe table sur une production de cuivre de 4,1 milliards de livres, une production aurifère de 2,2 millions d’onces d’or et une production de molybdène de 92 millions de livres.

Conclusion

La hausse de cours de 250 % ces 12 derniers mois doit être relativisée : à partir du sommet de 2011, un repli de cours de plus de 90 % l’avait précédée. À 13,5 fois le bénéfice escompté pour cette année et 6,5 fois le rapport entre la valeur d’entreprise (EV) attendue et le cash-flow opérationnel (EBITDA) 2017, l’action présente une valorisation raisonnable. Vu la réduction de la charge de dettes, nous adaptons le niveau de risque de ” élevé ” à ” moyen “.

Conseil : digne d’achat

Risque : moyen

Rating : 1B

Paru sur initiedelabourse.bele 9 février

FREEPORT A ALLÉGÉ SA DETTE NETTE DE 8,6 MILLIARDS DE DOLLARS EN 2016.

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