Redressement insuffisant

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La bonne nouvelle concernant le plus grand prestataire de services pétroliers au monde est que la tendance de son chiffre d’affaires (CA) à se replier sensiblement appartient au passé. Le directeur (CEO) de Schlumberger, Paal Kibsgaard, avait annoncé en marge de la publication des résultats du deuxième trimestre, l’été dernier, que le lourd cycle pétrolier avait atteint son plancher. Et c’est vrai, mais partiellement.

Aux yeux des analystes et investisseurs, l’accélération du redressement dont font état les chiffres relatifs à la période avril-juin est insuffisante. Le CA a progressé de 8 % en rythme trimestriel (de 6,89 à 7,46 milliards de dollars). C’est certes supérieur de 4 % aux 7,16 milliards du même trimestre de l’an dernier. Le chiffre a même dépassé les prévisions moyennes des analystes de 7,23 milliards de dollars. Mais au deuxième trimestre de 2014, le CA s’était élevé à 12,1 milliards de dollars. Ce qui illustre l’ampleur de la crise du secteur des services pétroliers. Au niveau du bénéfice, on note un progrès. Si nous extrayons des résultats les coûts d’acquisition et d’intégration, de même que les réductions de valeur exceptionnelles, il s’élève, par action, à 0,35 dollar, contre 0,25 au premier trimestre et 0,23 dollar au deuxième trimestre de 2016. L’augmentation dépasse le consensus (0,30 dollar par action). C’est la première fois depuis le dernier trimestre de 2014 que le bénéfice par action est en hausse sur une base annuelle. Un réel retournement de tendance, donc. Et les analystes prévoient qu’il se poursuivra. Pour cette année, ils évoquent un redressement du CA vers 30,6 milliards de dollars, ou 10 % de plus que les 27,8 milliards de dollars de 2016, mais c’est toujours bien moins que le pic de 48,6 milliards de dollars atteint en 2014. Cette hausse du CA doit également permettre une augmentation sensible du bénéfice par action, de 1,14 dollar en 2016 à 1,51 dollar cette année. Pour l’année prochaine, les analystes tablent déjà sur 2,37 dollars par action (contre 5,57 dollars en 2014).

Schlumberger bénéficie d’une grande crédibilité auprès du marché. Il faut dire que le géant des services pétroliers dispose de la meilleure expertise technologique en matière de gaz de schiste. Il est en outre présent à l’international. Il a ainsi réalisé 69 % de son CA en dehors de l’Amérique du Nord au deuxième trimestre. De la sorte, il diversifie bien entendu les risques. Ses activités en Amérique du Nord ont par exemple souffert davantage de la crise que les activités internationales. Épinglons encore la large palette de produits et de services qu’il peut proposer à ses clients, des majors pétrolières surtout. Cela dit, au deuxième trimestre, le redressement du CA a reposé sur les activités nord-américaines (+18 %) ; les activités internationales ont enregistré une croissance de 4 % seulement.

Conclusion

Schlumberger compte parmi ce qui se fait de mieux dans le secteur des services pétroliers. Il faut toutefois admettre que le redressement est plus lent que prévu. Sur la base du C/B attendu pour cette année, l’action semble encore chère, mais c’est assez typique d’une fin de cycle baissier. Sur la base des prévisions pour 2018, la valorisation est nettement plus raisonnable.

Conseil : conserver/attendre

Risque : faible

Rating : 2A

Paru sur initiedelabourse.be le 17 août

Le bénéfice par action est à nouveau en hausse sur une base annuelle.

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