Recèle un potentiel de croissance

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Le producteur flamand de bouteilles et préformes en PET dirigé par les frères De Cuyper est une entreprise solide. Si le groupe a fait couler l’encre l’an dernier, c’est en raison de ce qu’on a appelé la ” guerre des aérosols “. Elle opposait Resilux et le groupe helvético-néerlandais AirOPackTechnology Group (ATG) du Néerlandais Quint Kelders. L’enjeu en était le contrôle de la joint-venture fondée en 2009, AirOLux, qui a inventé la technologie AirOPack AirOPack. Cette technologie révolutionnaire permet de remplir des bouteilles en PET à air comprimé – et donc sans gaz propulseur (aérosol) – de liquides, de poudres, de gaz et de produits de viscosité moyenne à élevée (crèmes, mousses, gels). Le rachat de la part de Resilux par ATG pour 62 millions d’euros a mis un terme au conflit. Le terme mis à cet accord de collaboration qui semblait si prometteur a certes déçu les actionnaires, mais se révèle, avec un peu de recul, moins grave, surtout depuis qu’on a appris qu’ATG avait enregistré une perte colossale l’an dernier.

Il y a deux mois, le marché apprenait que le mastodonte américain du private equity Bain Capital (75 milliards de dollars d’actifs) avait lancé une offre de reprise conditionnelle sur le producteur flamand. Le fonds de capital-investissement américain offrait 195 euros en liquide par action Resilux, ce qui valorisait le groupe belge à 390 millions d’euros, soit une prime ” classique ” de 20 % par rapport au cours (162,5 euros) au moment de l’annonce. Récemment cependant, les Américains y ont renoncé, car le temps d’analyse nécessaire annoncé par les autorités de la concurrence allemandes aurait trop freiné la transaction.

Dans le segment PET, Resilux figure au sommet en Europe. L’entreprise de Wetteren y enregistre une croissance solide. Même si c’était moins visible au niveau des résultats annuels 2016. La valeur ajoutée (meilleur critère que le chiffre d’affaires en raison de l’impact important des prix des matières premières) a progressé de 3 % (chiffre d’affaires en hausse de ” seulement ” 1 %), à 74,5 millions d’euros. Cette hausse s’est traduite par une augmentation de 4,4 % du cash-flow opérationnel (EBITDA), à 40,2 millions d’euros et une progression de 6 % du bénéfice opérationnel (EBIT), à 25,8 millions d’euros. Le résultat net est ressorti à 19,2 millions d’euros (+7 %, ou 9,6 euros par action). Mais si l’on y inclut la plus-value sur la vente de la participation de Resilux dans AirOLux, il ressort à 59,7 millions d’euros ou 29,5 euros par action. Évidemment, il s’agit d’un résultat unique. Depuis le rachat d’AirOLux, Resilux affichait une position nette de trésorerie de 22,3 millions d’euros (ou environ 11 euros par action) fin 2016. Le groupe en a profité pour réaliser une petite acquisition (7,1 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2016) en Serbie (Borverk).

Conclusion

Espérons que Resilux pourra désormais se concentrer sur ses activités traditionnelles (PET). Nous pouvons nous attendre à de nouvelles initiatives industrielles, et peut-être à une ou plusieurs acquisitions ciblées. À 7 fois le rapport entre la valeur d’entreprise escomptée (EV) et l’EBITDA 2017, l’action est sous-valorisée. Un observateur sérieux a déjà estimé l’entreprise à 195 euros par action. Nous relevons assurément notre conseil.

Conseil : digne d’achat

Risque : faible

Rating : 1A

Paru sur initiedelabourse.bele 5 avril

DE NOUVELLES INITIATIVES INDUSTRIELLES DE RESILUX SONT À PRÉVOIR.

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