Question d’un lecteur

L’action Anfield Gold a chuté violemment ces dernières semaines. Quelle en est la raison, et continuez-vous à en préconiser l’achat ?

L’entreprise canadienne d’exploration Anfield Nickel rebaptisée Anfield Gold a racheté l’an dernier Magellan Minerals, dont le principal actif est le projet de Coringa, dans le nord du Brésil, laissant derrière elle son aventure malheureuse dans le nickel. Pour mémoire, la vente de sa mine de nickel de Mayaniquel (Guatemala) à Cunico Resources en avril 2014 s’est effectuée à des conditions médiocres : cinq paiements annuels de 3 millions de dollars américains jusqu’en 2018 (remplacés depuis début 2017 par des paiements mensuels de 250.000 dollars), et un paiement de clôture en juin 2019 basé sur le prix moyen du nickel entre juin 2000 et juin 2019. Selon le scénario de base (nickel à 14.000 USD la tonne), le paiement final devait s’élever à 28 millions de dollars, mais au cours actuel du nickel (9300 dollars), il ne dépassera pas 14 millions de dollars.

Mais Coringa a également suscité une grosse déception. Une étude technique de 2015 attribuait au projet un coût de construction de 64,5 millions de dollars, une durée de vie de 8,6 ans, une production annuelle moyenne de 46.500 onces et un coût de production total de 887 dollars l’once. Mais un programme de forage étendu a récemment été réalisé afin de mieux cartographier les réserves avant la finalisation des plans de construction. Et Anfield a dû concéder une forte baisse des réserves (d’environ 902.000 onces à seulement 376.000 onces d’or) début mai. Une étude de faisabilité économique basée sur ces nouvelles informations est attendue pour juillet. Bien qu’Anfield soit résolument décidée à poursuivre la construction de Coringa, il est clair que le projet a perdu beaucoup de son attrait. La production démarrera probablement en 2018.

Anfield Gold et son légendaire actionnaire principal Ross Beaty (23 %) n’ont jamais caché leur intention d’accroître rapidement la valeur de l’action en rachetant des projets supplémentaires afin de faire oublier les déboires passés liés au nickel. Coringa contrecarre cependant leurs plans.

L’action a perdu la moitié de sa valeur début mai, la capitalisation boursière retombant à 51 millions de dollars canadiens. Cela n’offre guère de force de frappe au groupe pour de nouvelles acquisitions. Heureusement, il disposait d’une position nette de trésorerie de 27 millions de dollars canadiens fin 2016. En raison du net regain d’incertitudes concernant Coringa, nous abaissons la note à conserver (note 2C).

Paru sur initiedelabourse.be le 23 mai

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