Prochain cap : la recherche en Belgique

© BELGAIMAGE

JEAN-PIERRE CLAMADIEU. Le groupe avance aujourd’hui sur trois pieds. Le premier, ce sont les matériaux de performance, qui représentent la moitié de nos activités. Ces matériaux non métalliques ont un potentiel de développement dans beaucoup d’applications, car ils apportent des fonctionnalités très originales autour de l’allègement, de la résistance mécanique, de la résistance à la température ou encore aux agressions chimiques. Ceci nous permet d’offrir des solutions nouvelles à nos clients dans des domaines aussi variés que l’automobile, l’aéronautique, les smart devices (tablettes, smartphones, etc., Ndlr), ou encore le médical. Ainsi, nous proposons des polymères offrant une résistance mécanique et thermique supérieure à celle des alliages de titane les plus évolués. Aux polymères spéciaux et matériaux composites dont il s’agit ici, j’ajouterais la silice, qui représente un chiffre d’affaires assez significatif et dont nous sommes leader.

Le deuxième pied, la chimie des surfaces, est également un vecteur de croissance. Il s’agit ici de contrôler ce qui se passe à l’interface entre deux liquides, ou entre un liquide et un solide, en utilisant des tensio-actifs. Cette chimie est intéressante en raison du nombre très élevé de ses applications. En cosmétique et détergence, il s’agit très concrètement de séparer la saleté du cheveu ou du tissu. Le tensio-actif, c’est ce qui fait mousser, et c’est cette mousse qui décolle la saleté. Dans l’exploration pétrolière, il faut séparer la goutte de pétrole de la roche. On peut encore citer certaines applications de peintures ou revêtements.

Le troisième pied sur lequel repose Solvay, ce sont le carbonate de soude et les peroxydes, domaines dans lesquels le groupe est leader mondial. Ces deux métiers plus traditionnels sont, à long terme, capables de contribuer à sa croissance grâce à une belle génération de cash. Ces deuxième et troisième pieds représentent chacun environ un quart de l’activité.

Vous avez qualifié ces deux métiers plus traditionnels de vaches à lait du groupe en raison de leur contribution importante au cash-flow. Quelles sont les raisons de ces belles marges récurrentes ?

Ce qui est important dans une activité, c’est la capacité à se différencier des concurrents, à bénéficier d’un pricing power. Dans les matériaux avancés, on se différencie par l’avance technologique. Dans le carbonate de soude, c’est par la qualité, la fiabilité, mais aussi par un positionnement un peu partout dans le monde. Ceci nous permet d’accompagner nos clients, avec une chaîne d’approvisionnement efficace. La différence, c’est aussi, voire surtout, la compétitivité. Dans le domaine des peroxydes, Solvay maîtrise des procédés qui lui permettent de faire mieux que les concurrents et à moindre coût.

Moins d’administration à Bruxelles, mais plus de recherche : telle semble aujourd’hui être votre stratégie en Belgique.

Attention : des fonctions administratives et de support, il y en a partout dans le monde et cela ne signifie pas nécessairement moins de monde ici ou là. Cela étant, oui, nous voulons effectivement renforcer la vocation de notre pôle bruxellois, autour du quartier général et des autres fonctions, mais également autour de la recherche et de l’innovation. Nous avons aujourd’hui plusieurs équipes, mais pas un vrai centre de recherche. Nous allons clarifier nos ambitions sur ce terrain durant les prochains mois.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content