Priorise la qualité

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À l’exercice dernier, le producteur aurifère canadien est parvenu à réaliser des cash-flows plus élevés en dépit d’une production inférieure. Il y a dix ans, les mines du groupe produisaient encore un total de 8,6 millions d’onces d’or, mais en 2016 la production est revenue à 5,52 millions d’onces. Son expansion durant la décennie écoulée avait accablé Barrick d’une dette qui atteignait 14,1 milliards de dollars fin 2014. Des cash-flows en hausse et la vente d’actifs ont toutefois remis le groupe sur la bonne voie, et il a pu alléger sa dette de près de 10 milliards à 7,93 milliards de dollars l’an dernier. D’ici fin 2018, il entend la réduire encore à 5 milliards de dollars, dont la moitié déjà cette année en principe. Plus de 60 % de la dette actuelle est associée à une échéance ultérieure à 2032.

Barrick a encore plusieurs mines en vente. Il négocie depuis près d’une année la vente de sa participation (50 %) dans la mine australienne de Kalgoorlie, exploitée conjointement à Newmont Mining. Le groupe minier chinois Minjar, le mieux placé pour racheter cette participation, n’en a hélas, pour l’heure, pas encore obtenu le financement (1,3 milliard de dollars). Pour Barrick, rien ne presse cependant, car Kalgoorlie ne se porte pas trop mal sur le plan opérationnel. Un autre de ses actifs pourrait aussi quitter la scène : sa participation de 63,9 % dans Acacia Mining, qui exploite plusieurs mines en Afrique. Un désendettement total à partir de ses cash-flows serait évidemment plus long, même si le cash-flow libre du groupe a progressé l’an dernier à un niveau record de 1,51 milliard de dollars (471 millions de dollars un an plus tôt). Barrick a tiré profit d’investissements moins élevés et d’une baisse des charges d’intérêts résultant de l’allègement de la dette. Compte tenu notamment de la faible structure de coûts du groupe, le break-even (ni bénéfice, ni perte) du cash-flow libre est atteint à un prix de l’or de 1000 dollars. Le coût de production total a reculé de 831 dollars l’once en 2015 à 730 dollars l’once l’an dernier. Au cours des trois prochains exercices, il fluctuera autour des 700 – 770 dollars.

Cette année, la production augmentera à 5,6 – 5,9 millions d’onces, pour redescendre d’ici fin 2020 à 4,5 à 5,1 millions d’onces. Mais toute vente d’actifs dans l’intervalle pourrait influencer grandement ces chiffres. Barrick mise sur la croissance organique et surtout sur le fait que ses quatre projets propres seront opérationnels à partir de 2021. Il n’exclut pas des acquisitions, mais uniquement d’actifs situés dans la même zone géographique que les siens et dont la structure de coûts serait comparable. Outre 2,4 milliards de dollars de liquidités, le groupe dispose d’une ligne de crédit inutilisée de 4 milliards de dollars. Le dividende trimestriel sera relevé de 2 à 3 centimes de dollar par action.

Conclusion

Barrick, qui privilégie la qualité (le bénéfice) à la quantité (les volumes), a produit l’an dernier un cash-flow libre record. Pour une valorisation globalement identique, sa dette est cependant bien plus lourde que celles de Newmont et Goldcorp. Mais Barrick, dont les mines présentent par ailleurs le coût de production moyen le plus faible, pourra alléger celle-ci plus rapidement. Demeure digne d’achat.

Conseil : digne d’achat

Risque : élevé

Rating : 1C

Déjà paru sur initiedelabourse.be le 10 mars

LE GROUPE A DÉGAGÉ UN CASH-FLOW LIBRE DE 1,51 MILLIARD DE DOLLARS EN 2016 !

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