Prêt à frapper

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Nous vous annoncions il y a deux semaines (numéro IB40) que nous envisagions d’ajouter une ligne au thème énergie de notre portefeuille modèle. Notre choix s’est porté sur l’armateur anversois Euronav. Ces dernières années, la société est devenue le plus grand armateur pétrolier coté, avec une flotte de 56 navires, que 20 navires ont intégrée depuis fin 2013. Ce marché traverse une période difficile depuis le second semestre 2016 du fait de la surcapacité des VLCC (Very Large Crude Carriers ; navires d’une capacité maximale de 330.000 tonnes) et des Suezmax (de capacité moindre, comprise entre 150.000 et 165.000 tonnes). Les tarifs ont en conséquence baissé, à leur plus-bas (déficitaire) en 4 ans. Mais, sur la base du carnet de commandes, à partir du second semestre 2018 et également en 2019, la flotte mondiale devrait cesser d’augmenter. Cela devrait contribuer à une augmentation des tarifs. On prévoit en l’occurrence pour 2018 une hausse de prix de 20 % en rythme annuel.

La direction d’Euronav parvient à exploiter les crises pour renforcer sa position de marché. Nous sommes convaincus que, cette fois encore, elle est prête à frapper. Tout d’abord, dans le secteur, c’est Euronav qui présente le bilan le plus solide, avec un rapport dette nette sur cash-flow récurrent (REBITDA) de 2,1 pour les douze derniers mois, contre une moyenne sectorielle de 5,8. En outre, ces deux dernières années, au travers d’une série de refinancements, elle a amélioré considérablement sa position liquide. En incluant les facilités de crédit inutilisées, Euronav disposait fin juin de 800 millions de dollars, par rapport aux 267 millions de fin 2014. De surcroît, Euronav a revu cet été sa politique (généreuse) de dividende. Bien que l’évolution d’un versement fixe sur une base annuelle de 80 % du résultat net, plus-values non comprises, à un dividende brut minimal de 0,12 dollar par action préserve l’investisseur d’une année sans dividende en cas de perte, Euronav souhaitait gagner en flexibilité afin de pouvoir saisir des opportunités. Nous applaudissons ce remaniement. Enfin, le groupe s’est assuré cette année des cash-flows supplémentaires pour les prochaines années, grâce à de nouveaux contrats à 5 et 7 ans.

Les perspectives à plus long terme demeurent positives. La demande de pétrole augmente en moyenne de 1,2 % par an (+1,4 % cette année et l’an prochain). La limitation actuelle de la production n’a dès lors qu’un effet limité et temporaire. Par ailleurs, on note une augmentation des exportations à partir des États-Unis, qui donne logiquement lieu à une hausse considérable du nombre de miles à parcourir par les navires.

Les prévisions du groupe pour le troisième trimestre (rapport le 31/10) sont peu ambitieuses : un chiffre d’affaires de 90,1 millions de dollars (contre 133,5 millions au même trimestre l’an dernier) et une perte nette de 36,2 millions (par rapport à un bénéfice net de 72.000 dollars pour la même période en 2016).

Conclusion

Nous intégrons l’action en portefeuille avant la publication du rapport du groupe pour le 3e trimestre car, selon nous, de nombreux éléments sont intégrés dans le cours à court terme. Tous les éléments structurels sont réunis pour que le titre réalise une prestation supérieure à la moyenne au cours des deux ou trois prochaines années.

Conseil : digne d’achat

Risque : moyen

Rating : 1B

Paru sur initiedelabourse.be le 13 octobre

Euronav intègre notre portefeuille modèle.

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