Plus chère que Ford et GM

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La valeur boursière de Tesla avait déjà dépassé celle de Ford au trimestre passé, et après l’ascension de ces dernières semaines, le producteur de voitures électriques vaut plus que General Motors. Cela peut sembler absurde si l’on ne considère que le nombre de véhicules vendus. Mais cette ascension est le résultat de la perception du marché. En tant qu’entreprise de croissance, Tesla est l’un des chouchous de Wall Street. Les analystes peinent pour leur part à valoriser l’action. Tesla sera rentable au plus tôt en 2020, et ce n’est même pas encore acquis. Les besoins de capitaux du groupe et la manière dont il va les satisfaire restent une énigme. Tesla est en premier lieu un producteur de voitures électriques. Elles affichaient une part de 85 % dans le chiffre d’affaires (CA) du groupe au premier trimestre. Tesla tire également des revenus de la technologie de véhicules autonomes qu’il vend sous licence (Tesla AutoPilot). Et depuis son acquisition de SolarCity (2,6 milliards de dollars), le groupe est aussi actif sur le marché américain des panneaux solaires pour entreprises et particuliers. Depuis janvier et la mise en service de la Gigafactory, les batteries constituent également un pôle de croissance.

Au premier trimestre, Tesla a enregistré un CA d’environ 2,7 milliards de dollars, en hausse de 13 % par rapport au quatrième trimestre 2016 et de 69 % sur une base annuelle. Le groupe a livré 25.051 véhicules entre janvier et mars. La production du Model 3 est prévue pour juillet – mais chez Tesla, des retards de lancement sont fréquents. Et c’est précisément le Model 3 qui doit permettre à Tesla d’opérer sa véritable percée. À un prix attrayant, il vise un public plus large que les actuels Model S et Model X. La production hebdomadaire du Model 3 doit atteindre environ 5.000 exemplaires à la fin de l’année, pour culminer à 10.000 en 2018. Tesla a réitéré sa promesse de produire 500.000 voitures l’an prochain, dont le Model Y, un cross-over. Le groupe table sur un million de voitures en 2022. C’est très ambitieux, mais d’aucuns pensent que ce n’est pas réaliste. Énormément de capitaux sont nécessaires pour produire le Model 3. À la veille du lancement de la production, Tesla évoque 2 milliards de dollars d’investissements pour le premier semestre. Car le groupe veut aussi, notamment, étendre les activités de SolarCity, étendrele réseau de concessionnaires et de stations de rechargement Supercharger, construire deux ou trois Gigafactory supplémentaires.

Tesla a encore récolté 1,7 milliard de dollars en mai de l’an dernier, et 1,2 milliard de dollars en mars de cette année. C’est moins que prévu, mais le groupe procédera à plusieurs opérations de financement pour concrétiser ses ambitions. Sa dette nette ressortait à 5,7 milliards de dollars à la fin du premier trimestre.

Conclusion

Il y a peu de sens à valoriser l’action selon les critères classiques. Tout le monde sait qu’elle est chère aujourd’hui et que les risques sont élevés, mais cela n’empêche pas de nombreux investisseurs de croire en Tesla. Nous estimons néanmoins que le rapport entre le risque et le rendement reste très défavorable dans les conditions actuelles et nous recommandons aux titulaires de l’action de procéder au moins à une prise de bénéfices partielle.

Conseil : vendre

Risque : élevé

Rating : 3C

Paru sur initiedelabourse.be le 21 juin

Le Model 3 doit permettre à Tesla d’opérer sa véritable percée.

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