Photo et peinture au Bozar

" Les constructeurs ", Fernand Léger © PG / KAUPO KIKKAS

Dirk Braeckman, le plus ” arty ” des photographes flamands s’installe au Palais des Beaux-Arts, qui accueille en même temps l’univers syncopé du peintre français Fernand Léger.

On aurait aimé que ces deux-là se croisent, ne fût-ce que le temps d’un vernissage. Mais Fernand Léger est mort en 1955, trois ans avant la naissance de Dirk Braeckman à Eeklo, petite ville de Flandre-Orientale. En commun, ils ont une origine provinciale et, a priori, une identité pas forcément apte à séduire le monde codifié de l’art.

Fernand Léger (1881) trimballe d’ailleurs un aspect de ” brute au physique désavantageux ” ce qui amènera fréquemment ce fils d’éleveur normand à être suspecté d’un peu trop d’épaisseur pour les finesses supposées de la peinture. Qu’il pratique comme une série d’autres disciplines – de la céramique à la sculpture – en s’imprégnant du mouvement cubiste : son approche visuelle digère la mécanique des corps (qu’il admire au cirque), la puissance des voitures et les images saccadées d’un cinéma débutant. Apprenti architecte, ce militant communiste absorbe aussi les nouvelles formes de communication de cette première moitié de 20e siècle où la publicité, comme la typographie, dessine d’autres ambitions graphiques. L’expo des Beaux-Arts a été conçue en partenariat avec le Centre Pompidou-Metz, pour présenter les différentes facettes de cet important créateur.

Dirk Braeckman
Dirk Braeckman© PG – BRAECKMAN – ZENO GALLERY

Fils de commerçant, Dirk Braeckman aurait pu être peintre, technique qu’il a étudié aux Beaux-Arts de Gand en même temps que la photographie, à la fin des années 1970. Avec son camarade d’études, Carl De Keyzer – aujourd’hui le plus connu des Belges de l’agence Magnum -, il ouvre une boutique dans un quartier chaud d’Anvers, ce qui l’amène, entre autres, à prendre en photo les prostituées voisines. Mais contrairement au réalisme du street art, Dirk Braeckman a emprunté d’autres voies lors du tirage de ses images argentiques. Peu à peu, il a affiné sa science des teintes, son amour du gris comme des lieux vides, jusqu’à définir une plasticité indéniablement personnelle. Pour le Palais des Beaux-Arts, il adapte le projet qu’il a présenté à la 57e Biennale de Venise.

Dirk Braeckman : du 1er février au 29 avril. ” Fernand Léger, le beau est partout ” : du 9 février au 3 juin. www.bozar.be

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