Panne de confiance

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L’entreprise canadienne Yamana Gold est un producteur d’or de taille moyenne qui produit également de l’argent et du cuivre à titre secondaire. Le groupe compte six actifs opérationnels répartis entre le Canada (1), le Brésil (2), le Chili (2) et l’Argentine (1). Les réserves prouvées s’élèvent à 16,7 millions d’onces troy d’or, 80 millions d’onces troy d’argent et 3,3 milliards de livres de cuivre. En 2016, les mines du groupe ont produit 1,27 million d’onces troy d’or à un coût de production total de 911 dollars l’once. Sept millions d’onces troy d’argent et 116 millions de livres de cuivre ont également été extraites des mines. Une baisse des coûts de production associée à une hausse du prix de l’or perçu a permis l’an dernier un accroissement des cash-flows opérationnels ou EBITDA de 19 % sur une base annuelle, à 603,9 millions de dollars. Yamana a cependant essuyé une perte de 355,4 millions de dollars en raison de réductions de valeur sur Brio Gold (lire par ailleurs) et El Penon pour un montant de 600,4 millions de dollars. Cette année, la production d’or retombera à 920.000 onces troy (hors Brio Gold), et la production d’argent ne dépassera pas 4,74 millions d’onces troy en raison d’une baisse de la production à El Penon. Ces chiffres augmenteront à nouveau lorsque la mine de Cerro Moro en Argentine sera opérationnelle. Elle produira chaque année 130.000 onces troy d’or et 9,9 millions d’onces d’argent à un coût de production réduit à partir de 2019. Des extensions de mines sont aussi prévues.

Yamana a réduit sa dette nette de respectivement 190 et 180 millions de dollars en 2015 et 2016 grâce à la vente et la scission d’actifs ainsi qu’à la hausse des cash-flows. Plusieurs mines brésiliennes ont ainsi été scindées et hébergées dans Brio Gold, cotée séparément. Les mines de Brio Gold ont produit un total de 190.000 onces troy d’or à un coût de production moyen de 998 dollars l’once l’an dernier. Pour cette année, on table sur une production située entre 223.000 et 243.000 onces troy. Le coût moyen (entre 995 et 1015 dollars l’once) s’établira à peu près au niveau de l’an dernier. Yamana a déjà réduit sa participation dans Brio Gold à 75,3 % et l’an dernier, la vente de sa mine d’or mexicaine Mercedes lui a rapporté 140 millions de dollars. Fin 2016, l’entreprise affichait une position nette d’endettement de quelque 1,5 milliard de dollars, soit environ 2,5 fois l’EBITDA. C’est élevé, mais Yamana génère des cash-flows positifs. Les cash-flows libres ont progressé à 211,2 millions de dollars en 2016. Cette année, les dépenses d’investissement seront encore considérables, mais diminueront nettement à partir de 2018. Si en outre, comme attendu, la production s’accroît et la structure des coûts diminue, la croissance des cash-flows devrait s’accélérer à partir de 2019.

Conclusion

Pour regagner la confiance des investisseurs, la direction de Yamana Gold doit réaliser les économies annoncées. La position d’endettement relativement élevée de l’entreprise est un handicap, mais elle se traduit dans la valorisation : à 0,6 fois la valeur comptable, Yamana est un des producteurs d’or les moins chers du marché. Nous entamons donc le suivi avec un conseil positif. Le risque est cependant supérieur à la moyenne !

Conseil : digne d’achat

Risque : élevé

Rating : 1C

Paru sur initiedelabourse.be le 19 avril

La dette nette est élevée, mais les cash-flows sont positifs.

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