Opa avortée sur unilever

Paul Polman, CEO d'Unilever © BELGA IMAGE

Paul Polman, CEO d’Unilever, a eu chaud : l’américain Kraft Heinz a renoncé à son OPA de 143 milliards de dollars qui lui aurait permis de former le numéro deux mondial de l’alimentaire. Le conseil d’administration du groupe anglo-néerlandais a refusé l’offre qui n’aura tenu l’affiche que 48 heures. Kraft Heinz, qui tenait à une OPA amicale, a sans doute mal apprécié le dossier. Paul Polman n’est pas tiré d’affaire pour autant : le cours d’Unilever a reculé après l’abandon de l’OPA et les actionnaires attendent maintenant de lui que la rentabilité (14,3 % de marge opérationnelle) se rapproche de celle de Kraft Heinz (23,2%).

L’épisode illustre le phénomène qui touche le secteur depuis que le fonds américain 3G Capital, actionnaire de contrôle de Kraft Heinz, se soit attaqué au secteur de l’agro-alimentaire. Parmi les partenaires fondateurs de 3G Capital, on retrouve trois Brésiliens bien connus en Belgique pour être les actionnaires principaux d’AB InBev depuis 2008, à savoir Jorge Paulo Lemann, Carlos Alberto Sicupira et Marcel Hermann Telles. Ils entendent appliquer la stratégie radicale éprouvée sur AB InBev aux sociétés agro-alimentaires sur lesquelles 3G Capital met la main (Burger King, Heinz, Kraft, etc.). La méthode consiste à raboter les coûts pour arriver à une rentabilité spectaculaire.

Kraft Heinz (fusionnée en 2015, 25 milliards d’euros de ventes en 2016) est déjà arrivée au bout de son plan d’économies et cherche de nouvelles acquisitions pour augmenter ses bénéfices. Parmi les possibilités de rachat, figurent Mondelez, Kelloggs, Campbell. Ou encore Unilever, car une nouvelle OPA ou un rachat de la partie agro-alimentaire (Knorr, Lipton, Amora, etc.) ne sont pas impensables, quitte à laisser à Unilever les autres activités dans l’hygiène et l’entretien (Dove, Axe, Sun, Rexona, etc.).

ROBERT VAN APELDOORN

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