Offshore

Ressuscités ! En ce Vendredi saint, les Athéniens respirent. La crise est enfin finie ! Leurs six années de carême forcé sont enfin derrière eux. En compagnie de son épouse Adriani, le commissaire Kostas Charitos, sorte d’inspecteur Derrick à la sauce hellénique, sacrifie en famille aux rites de la fête pascale. Mais en bonne ménagère qui a appris à gérer un budget au plus juste pendant les années de disette, Adriani ne peut s’empêcher de s’interroger. Qui sont au juste ces quadragénaires qui ont pris le pouvoir sous la bannière du parti d’unité nationale baptisé ETSI (et qui n’est ni de droite, ni de gauche) ? Comment ont-ils convaincu armateurs et banquiers de revenir investir en Grèce ? D’où vient cet argent public qui coule à nouveau à flots ?

De son côté, le commissaire Charitos se demande pourquoi les trois crimes sur lesquels il enquête se résolvent si facilement grâce aux aveux empressés d’immigrés jusqu’ici inconnus de la justice. Qui avait réellement intérêt à liquider ce cadre de l’office du tourisme, cet armateur et ce journaliste ? Ces gens savaient-ils des choses qu’il fallait taire ?

Pape du polar grec, Petros Markaris, 81 ans, lance ici son héros bourru et d’une probité sans faille dans une nouvelle aventure aux accents de politique-fiction. Au volant de sa vieille Seat, slalomant dans les rues embouteillée d’Athènes, Kostas Charitos va faire fi de la discipline et d’une hiérarchie corrompue pour découvrir enfin la vérité.

Petros Markaris, ” Offshore “, éditions du Seuil, 298 pages, 21 euros.

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