Netflix teste l’interactivité… mais voici ce qui se cache derrière cette nouveauté

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Dans le nouvel épisode de la série ” Black Mirror “, le spectateur choisit le déroulement de l’intrigue. Netflix en profite pour récolter de précieuses données personnelles, notamment sur les marques préférées de ses utilisateurs.

Dans Bandersnatch, le spectateur devient acteur. Armé de sa télécommande, il est confronté à des choix qui influencent le cours de l’histoire. Le mécanisme rappelle celui des livres dont vous êtes le héros, mais aussi des premiers jeux vidéos. Ce n’est pas un hasard, puisque le personnage principal de cet épisode interactif est le concepteur d’un jeu vidéo (fictif) des années 1980, intitulé Bandersnatch.

Ce nouvel opus de la série d’anticipation Black Mirror (produite par Netflix) est une prouesse technique. La structure narrative complexe évolue en fonction des choix du spectateur, qui le mèneront à l’une des quatre ou cinq fins possibles. Au total, cinq heures de film sont disponibles pour les plus accros, qui voudraient tester tous les scénarios. Le géant du streaming vidéo (130 millions d’utilisateurs dans le monde) veut montrer qu’il se situe à la pointe de l’innovation en termes de production et de diffusion de contenus originaux.

Algorithme de recommandation

Avec ce nouveau format – qui a déjà été testé à quelques reprises sans connaître un véritable succès -, Netflix dispose également de nouveaux atouts dans sa manche : les données personnelles récoltées auprès de ses utilisateurs. Tous les choix faits par les spectateurs viennent en effet nourrir l’algorithme de recommandation développé par l’entreprise.

Les comportements des abonnés de Netflix sont scrutés. La plateforme connaît précisément leurs jours et heures favoris de visionnage, le nombre d’épisodes regardés à la suite, à quelle scène ils choisissent d’abandonner une série, ou encore quels mots-clés ils utilisent dans leurs recherches d’un nouveau divertissement. Combinées aux choix de films, documentaires et séries, ces informations permettent à Netflix de ” catégoriser ” les utilisateurs et de leur proposer les contenus les plus susceptibles de leur plaire, afin de les inciter à consommer toujours plus… et à renouveler leur abonnement.

Les choix très personnels faits dans Bandersnatch pourraient – par exemple – classer un abonné dans la catégorie des adeptes de scènes à caractère violent… ou de longues explications psychanalytiques. L’algorithme de Netflix affine ainsi chaque profil de consommateur. Ce mécanisme se rapproche des méthodes utilisées par Facebook et Google pour proposer de la publicité ciblée à leurs utilisateurs.

Contrairement à celui de ces deux géants du Net, le business model de Netflix ne repose pas sur la publicité, mais sur les abonnements payants. Et pourtant, dans Bandersnatch, la plateforme n’hésite pas à recourir au placement de produits. Le premier choix proposé au spectateur concerne une marque de céréales à prendre au petit-déjeuner : Frosties ou Sugar Puffs ? Ou quand l’interactivité ouvre la porte au marketing ciblé.

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