Mithra, l’exemple wallon à un milliard d’euros

François Fornieri, CEO de Mithra Pharmaceuticals © Mithra Pharmaceuticals

Ce n’est pas tous les jours que la Wallonie peut se targuer d’avoir une nouvelle licorne, c’est-à-dire une entreprise dont la capitalisation boursière dépasse le milliard d’euros. Voici la belle aventure de François Fornieri.

Il pourrait être l’exemple parfait de l’intégration réussie. Une version italo-belge de l’ american dream : le petit-fils d’immigrés, le fils d’ouvrier sidérurgiste, l’habitant des cités qui décroche un diplôme d’ingénieur et qui, 30 ans plus tard, dirige une licorne, une entreprise qui pèse plus d’un milliard d’euros en Bourse.

Mais ce n’est pas cette histoire-là qu’on va vous raconter aujourd’hui. François Fornieri, c’est aussi un exemple d’audace entrepreneuriale. Ingénieur chimiste industriel, il a rapidement tracé sa voie dans l’industrie pharmaceutique. Chez les Suisses de Sanofi d’abord, chez les Allemands de Schering ensuite, le leader mondial de la contraception. Il y a vite endossé diverses responsabilités et gravi les échelons pour devenir responsable du secteur Wallonie. Une carrière confortable dans de puissants groupes pharmaceutiques s’offrait à lui. François Fornieri a toutefois préféré le risque au confort, en décidant de créer sa propre PME, Mithra, en 1999. ” J’ai une âme d’entrepreneur, j’avais toujours eu envie de créer moi-même quelque chose “, explique-t-il.

Ce pari, il ne l’a toutefois pas pris sur un coup de tête. Il a repéré ” des opportunités ” dans le secteur qu’il connaissait le mieux, celui de la santé féminine. En matière d’opportunités, c’était presque un alignement des astres : Schering avait été repris par Bayer, qui ne faisait clairement pas de la santé féminine sa priorité stratégique ; et au même moment, son concurrent américain était racheté par Pfizer qui avait également d’autres priorités stratégiques. ” Une opportunité d’enfer “, se souvient en souriant François Fornieri. Encore fallait-il avoir des produits à vendre pour en profiter…

L’exemple du tandem managéro-scientifique

Pour imaginer et développer ces produits, il va se tourner vers un professeur de gynécologie de l’université de Liège, Jean-Michel Foidart, avec lequel il avait sympathisé lors de colloques médicaux. Ses recherches en cours peuvent potentiellement déboucher sur d’importantes innovations médicales. Les deux hommes prennent le pari. Vingt ans plus tard, ils sont toujours associés dans l’aventure. ” Une telle complicité dans la durée, c’est assez unique, constate François Fornieri. Nous sommes d’ailleurs souvent pris en exemple dans les missions économiques à l’étranger. ” Tiens, le terme ” exemple ” se glisse à nouveau dans la conversation…

En 20 ans, le scientifique et le manager ont réussi à s’en tenir à la répartition logique et complémentaire des rôles, sans chercher à empiéter sur le savoir-faire de l’autre. ” Mais je suis aussi un scientifique, souligne François Fornieri, rappelant ses diplômes d’ingénieur chimiste et de biochimie, avant celui de gestion des affaires. Je sais qu’un scientifique veut toujours publier ses résultats mais l’entreprise cherche, elle, à déposer et protéger des brevets. Concilier les deux approches, ce n’est pas forcément évident. Mais Jean-Michel et moi, on se comprend instantanément et le tandem fonctionne. ” La preuve, 20 ans plus tard, Jean-Michel Foidart est toujours administrateur et président du comité scientifique de Mithra. ” Si je dois formuler une recommandation aux universitaires qui ont un projet entrepreneurial, c’est celle-ci : ne jouez pas à l’homme ou la femme orchestre, dit Jean-Michel Foidart. Un chercheur est toujours un peu amoureux de son projet, il le couve et rechigne à déléguer. C’est une erreur fondamentale. Avec François, nous formons le couple idéal : je n’avance que sur la base d’évidences scientifiques solides et lui, il a la capacité de s’appuyer sur ces bases pour aller au-delà, calculer les risques que nous pouvons prendre, trouver les moyens nécessaires, etc. ”

L’exemple de la stratégie bien planifiée

Mais n’avançons pas trop vite dans l’histoire. Amener sur le marché le fruit des recherches du professeur Foidart, cela prendra des années. Comment vivre durant tout ce temps ? Les fondateurs de Mithra ont élaboré une vraie stratégie de développement progressif de leur entreprise. Première étape : la mise au point et la vente de produits hors prescriptions, que ce soit des gels, des crèmes, des compléments alimentaires ou autres, toujours dans le domaine de la santé de la femme. Mithra a développé ce créneau et il ne l’a jamais délaissé depuis.

Les deux hommes avaient aussi en tête une autre piste de revenus : la pilule contraceptive générique. A l’époque, les médicaments génériques étaient beaucoup moins répandus qu’aujourd’hui et personne n’y songeait sérieusement dans la contraception, un domaine aussi sensible, tant médicalement que psychologiquement. Les premières pilules génériques (Desorelle et Daphne) ont été lancées sur le marché belge en 2004 avec un succès retentissant. ” Nous avons mis au point un procédé de fabrication unique au monde et qui, depuis, a été largement repris “, précise Jean-Michel Foidart. Aujourd’hui, Mithra concentre 40 % du marché belge de la pilule contraceptive. L’entreprise produit et commercialise une vingtaine de produits différents dans quelque 50 pays. Ses ventes ont généré l’an dernier quelque 16,8 millions d’euros, soit un tiers du chiffre d’affaires de Mithra. Le solde provient des ventes de licences pour la commercialisation des produits Mithra.

Ces produits permettent donc de ramener du cash. Mais pas assez pour financer tous les besoins en R&D. François Fornieri a donc besoin de partenaires. Ce sera tout d’abord la famille Van Rompay, la figure de proue des génériqueurs belges avec Docpharma. Elle aidera Mithra à évoluer dans le monde des génériques. Plus récemment, Marc Coucke est arrivé à bord en investissant 40 millions d’euros dans Mithra. Il venait de vendre OmegaPharma et avait annoncé son intention d’investir dans des entreprises belges. ” On se connaissait sans se connaître, dit François Fornieri. La presse flamande me qualifiait de ‘Waalse Coucke’. Ça l’a intrigué, évidemment. On s’est rencontrés. Je cherchais un administrateur et il m’a dit : ‘si je viens, c’est comme actionnaire’. Il a étudié le dossier toute une nuit, on a échangé quelques infos et l’affaire était conclue. Marc est comme moi : chez lui, c’est le contact humain qui prime. Il aime les gens. ” Marc Coucke a apporté non seulement de l’argent frais à Mithra mais aussi l’expérience de la distribution internationale dans le domaine de la pharmacie. Ils ont préparé ensemble l’introduction en Bourse de Mithra (juin 2015), qui a permis de récolter 80 millions d’euros. Une étape nécessaire, dit le CEO, pour ” pouvoir se concentrer sur le business et ne plus devoir lever des fonds chaque année “.

Mithra, l'exemple wallon à un milliard d'euros
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L’exemple du réseau professionnel

Jean-Michel Foidart, Léon Van Rompay, Marc Coucke… L’histoire de François Fornieri se résumerait-elle à une formidable capacité à rencontrer les bonnes personnes au bon moment ? Serait-il, on y revient, l’exemple vivant de la notion de ” réseau professionnel ” ? On le voit aussi à l’aise pour discuter avec les grandes familles belges, qu’avec des joueurs de foot (il cite le Diable Rouge Marouane Fellaini parmi ses amis proches) ou le monde politique, toutes couleurs confondues, avec toutefois une nette dominante liégeoise. Nous y reviendrons.

” Oui, je suis un homme de réseau, concède François Fornieri. J’aime le contact humain, je veux voir les gens, pas seulement les entendre au téléphone ou les lire par mail. Le regard, la manière d’être, c’est aussi important que les mots quand je discute avec quelqu’un. Pour moi, l’individu est au centre de tout. Ça a collé avec Marc Coucke ou avec la famille Jolly. En politique, je vote pour une personne, pas pour un parti. ” On le retrouve sans surprise dans les cercles d’affaires (il a lancé l’antenne liégeoise du B19), dans le pôle de compétitivité Biowin, à l’Union wallonne des entreprises. Et quand il a été désigné Manager de l’Année 2011, il enchaîné… 182 conférences à travers le pays pour promouvoir à la fois Mithra et l’entrepreneuriat.

” Il faut une bonne étoile dans la vie et je pense que je l’ai, reprend François Fornieri. Je suis quelqu’un de fondamentalement positif. Quand je veux quelque chose, je fais tout pour l’obtenir et, généralement, j’y arrive. Peut-être pas de la manière prévue mais, en général, les plans B ou C sont meilleurs que les plans A. Vous me citez Jean-Michel Foidart, Léon Van Rompay et Marc Coucke, trois hommes de parole. Entre nous, la parole a toujours suffi. Vous savez, on ne peut pas vivre autant d’années dans ce milieu sans être correct, loyal et respectueux de ses engagements. ”

Derrière l’exemple, le contre-exemple…

Correct ? Loyal ? Ces adjectifs ne sont pas toujours accolés à la personnalité de François Fornieri. L’homme a aussi ses détracteurs, de ceux qui voient en lui, non pas un exemple mais un contre-exemple, celui d’une réussite qui ne serait basée que sur de l’esbroufe. Certes, son entreprise a connu des hauts et des bas ; certes, sa rentabilité n’est toujours pas acquise ; certes, son succès boursier n’est encore que potentiel. Mais, convenons-en, c’est là le lot de la plupart des entreprises de biotechnologie, qu’elles soient wallonnes, flamandes, américaines ou asiatiques. Et pourtant un voile de suspicion, plus ou moins affirmé, continue à entourer les discussions autour de Mithra et de François Fornieri, en dépit du milliard d’euros de capitalisation boursière.

” Tout cela m’attriste mais que puis-je y faire ? concède-t-il. Quand je suis dans le monde anglo-saxon ou en Flandre, je suis un manager qui réussit. Chez moi, en Wallonie, je dois toujours me justifier. C’est peut-être de la jalousie. Je suis franc, je dis ce que je pense. Parfois, ça peut donner l’apparence de l’arrogance. Mais au-delà de ça, non, je ne vois pas d’explication. ”

On le sent blessé par ce manque de reconnaissance. Il insiste : ” Trouvez-moi deux entreprises modernes qui ont autant investi à Liège. J’aurais pu favoriser des structures allemandes ou autres, mais non, j’ai créé deux usines à Liège en 20 ans. Et la dernière est déjà trop petite. Si certains continuent à douter de Mithra, que puis-je y faire ? ” Il récuse aussi l’accusation d’engloutisseur de fonds publics. Certes, il compte des organismes publics dans son actionnariat mais si plus-value un jour il y a, ils seront bien récompensés. ” Nous avons commencé à rembourser les avances récupérables et, si tout va bien, nous aurons au final reversé le double du montant des avances de la Région, ajoute François Fornieri. Nous allons recevoir des subsides pour l’usine de Flémalle (CDMO) mais ni plus ni moins que chaque investisseur qui crée de l’emploi, que ce soit ici ou ailleurs en Europe. ”

L’épisode Uteron est représentatif de ces regards ambivalents sur le personnage. Il a créé cette société pour y localiser les projets de recherche de Mithra afin d’éviter que d’éventuelles désillusions ne plombent toute l’entreprise. En 2013, Uteron a été vendue au groupe américain Watson pour 305 millions d’euros et deux ans plus tard, Mithra récupérait les droits de développement des produits à base d’Estétrol, un oestrogène naturel, pour… un euro symbolique, grâce à une clause permettant de récupérer les projets de recherche délaissés par Watson (devenu entretemps Actavis). Aujourd’hui, ce sont les perspectives offertes par ces produits qui ont propulsé la capitalisation boursière de la firme liégeoise au-delà du milliard d’euros. Si Albert Frère avait réalisé pareil coup, tout le monde aurait crié au génie. Ici, on s’obstine à chercher où pourrait bien se cacher l’entourloupe…

Un exemple avant tout liégeois

Bon et finalement, François Fornieri pourrait-il être l’exemple de la réussite ? L’explosion du cours depuis le début de l’année (+ 200 % ! ) provient des résultats encourageants à propos de deux produits à base d’Estétrol : la pilule contraceptive Estelle et le traitement hormonal contre la ménopause Donesta. Estelle est entrée dans la dernière phase d’essais cliniques et Mithra peut donc espérer une approbation l’an prochain et une mise sur le marché en 2020. Le Donesta est prêt pour la phase 3 des essais cliniques, pour une approbation à l’horizon 2022. Ces deux médicaments sont des blockbusters potentiels, c’est-à-dire susceptibles de générer chacun plus d’un milliard de dollars de recettes.

A plus long terme, l’Estétrol pourrait être utilisé dans d’autres indications, notamment contre le cancer. Dans l’immédiat, Mithra poursuit son travail de génériqueur avec l’anneau vaginal contraceptif Myring, le traitement contre la ménopause Tibelia et l’implant Zoreline indiqué dans les cancers de la prostate et du sein. Si tout marche comme prévu, Mithra pourrait très bien être le GSK ou le Bayer de demain, a lâché à L’Echo un François Fornieri plein d’optimisme. Dans cette interview à nos confrères, il n’exclut pas l’idée d’une vente de l’entreprise si un groupe souhaitait la faire grandir plus vite. ” Mais à une seule condition, précisait-il aussitôt : que Mithra reste ancrée localement et se développe ici à Liège. ” On ne comprend pas François Fornieri si on ne s’attarde pas sur ce souci de l’ancrage local, ses racines, les tribunes du Standard et tout le reste. ” Au début du 20e siècle, Lièges et Londres étaient les deux premières villes industrielles du monde, aujourd’hui, on se cache, regrette-t-il. Il faut retrouver cette fierté. ” C’est pour cela que le quartier général de Mithra est situé dans un vieil immeuble du centre-ville plutôt que dans un zoning. C’est pour cela que François Fornieri a racheté l’hôtel de Bocholtz, en plein coeur de Liège, pour en faire la Maison internationale de Liège et le siège du Grand Liège. ” Je crée des environnements pour croiser des individus intéressants, conclut-il. J’ai envie de montrer ma ville, d’en être fier. ”

Vive le resto d’à côté !

Son restaurant fétiche, c’est tout simplement le resto d’à côté, Il Baro. “Un italien très simple et très sympathique, dit-il. Et en plus très discret : je peux y recevoir tout le monde. J’aime les endroits où je peux être moi-même. Je suis allé au Ritz et on m’a obligé à mettre une veste et une cravate. J’ai failli partir. Je n’ai pas besoin d’aller dans les lieux hyper connus pour être heureux. En fait, pour moi, l’important, ce n’est pas la table mais les gens qu’il y a autour.” En dehors du boulot, de quoi parle-t-il autour de cette table ? Ses marottes, ce sont le football avec le Standard, l’art contemporain et les belles voitures, les ancêtres comme les nouvelles. “J’aime les biens de caractère, explique François Fornieri. Je les collectionne. C’est un défaut, il faut savoir se limiter. Vous savez, je ne suis pas si riche qu’on le dit. Mithra vaut 1,2 milliard, ça ne veut pas dire j’ai cela en poche, loin de là.”

“Une histoire entraînante et inspirante pour les entrepreneurs en herbe”

Mithra, l'exemple wallon à un milliard d'euros
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Le professeur d’entrepreneuriat explique ce qu’une “success story” comme Mithra peut apporter à l’économie wallonne.

TRENDS-TENDANCES. Au-delà de l’impact direct sur l’activité et l’emploi, qu’est-ce que le fait d’avoir une licorne sur son territoire peut apporter à une région comme la Wallonie ?

BERNARD SURLEMONT. Je vois deux aspects. D’une part, cela pousse à davantage communiquer sur la réussite. L’histoire de Mithra, c’est entraînant et inspirant pour les entrepreneurs en herbe. Il y a là un rôle d’exemple à suivre. D’autre part, je constate que Mithra et François Fornieri tiennent à l’ancrage local de leur société. Il y a comme une volonté de rendre à sa région ce qu’elle lui a donné, de réinvestir ici et, par là, de montrer qu’on croit à une amélioration de la situation économique. Cette dimension n’est pas présente dans toutes les success stories que nous connaissons chez nous.

Autre différence majeure avec d’autres entrepreneurs : François Fornieri communique sans trop de retenue sur sa réussite. Pourquoi ses collègues tendent-ils parfois à toujours préférer le ” vivons heureux, vivons cachés ” ?

Peut-être notre culture catholique joue-t-elle un rôle ? Dans les pays plus imprégnés de protestantisme, c’est différent me semble-t-il. Quand vous parlez de vos réussites, vous êtes plus sollicités pour du sponsoring ou des investissements, vous devenez une cible privilégiée. On peut comprendre que certains préfèrent la discrétion.

Il y a quelques années, j’avais développé un projet de recherche sur les entreprises en croissance avec des confrères flamands. A plusieurs reprises, nous avions constaté que les entrepreneurs flamands parlaient plus facilement de leur réussite. C’est difficile à expliquer. Peut-être cela vient-il du fait que nous vivons dans une culture plus ouvrière.

Cela étant, les choses évoluent. Il n’y a pas que François Fornieri : dans un tout autre style, Eric Domb parle aussi volontiers de ses succès. Son projet n’est certes pas de la même ampleur – on ne parle pas de milliards ici – mais c’est aussi l’histoire d’un projet improbable, auquel pas grand monde ne croyait et qu’un homme a conduit avec persévérance à travers tout. En plus, Pairi Daiza incarne de très belles valeurs.

Vous vous occupez du Venture Lab, des projets des étudiants-entrepreneurs de l’Université de Liège. Constatez-vous une évolution dans le regard des jeunes vis-à-vis de l’entrepreneuriat ?

Une évolution majeure. Il y a cinq ou 10 ans, c’était compliqué de convaincre un étudiant de se lancer tôt dans l’entrepreneuriat. Aujourd’hui, l’image de l’entrepreneur, le regard sur la prise de risque mais aussi la situation sur le marché du travail ont changé. Les jeunes sont nettement plus enclins à entreprendre. Ils sont portés par une sorte de besoin de prendre en main leur avenir, de construire leur propre destin. Je ne voudrais pas généraliser mais j’ai le sentiment que la relation à l’argent a aussi changé. La motivation du jeune entrepreneur n’est pas là, il ne cherche pas spécialement à devenir millionnaire. Le moteur numéro 1 de l’entrepreneur, c’est la passion. Si votre motivation, c’est l’argent, au premier obstacle, vous passerez à autre chose. Or, des obstacles, un entrepreneur en rencontre toujours. Son parcours ne sera jamais un long fleuve tranquille. Il faut avoir une idée, une activité qui vous passionne pour passer à travers tout cela.

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