Manque de pétillant

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Vranken-Pommery Monopole est le numéro deux du marché du champagne derrière la chaîne de luxe LVMH (lire en page 5). La baisse du tourisme et de la fréquentation des restaurants et des hôtels pèse sur les résultats du producteur de champagne depuis les attentats terroristes de 2015 en France. Le chiffre d’affaires (CA) réalisé sur le champagne a ainsi baissé de 3,5 millions d’euros (-1,5 %) en 2016. Comme en 2015, Vranken-Pommery est parvenu à limiter partiellement les dégâts en investissant davantage dans la grande distribution. Des efforts commerciaux qui lui ont cependant coûté 5,8 millions d’euros. Les volumes vendus en France ont pourtant reculé de 4,9 %, alors que le marché s’est contracté de 2,4 %. Le Brexit a également affecté les résultats du groupe en 2016. L’effet combiné de la nette dépréciation de la livre sterling et de la contraction des volumes a entraîné un recul du CA de 30 % (-5,3 millions d’euros). La situation est meilleure ailleurs en Europe, en particulier en Allemagne, où le CA a progressé de 7 % après une baisse des volumes de 11,5 % en 2015, et en Italie, qui affiche à nouveau une croissance à deux chiffres (+12 %). Au niveau européen (hors France), le recul des volumes est ainsi limité à 1,6 %, contre -3,5 % pour le marché. Le volume s’est contracté de 1,6 % dans le reste du monde (+0,3 % pour le marché), malgré une forte croissance au Japon (+25%) et en Australie (+29 %). Au niveau du groupe, les ventes de champagne ont reculé de 3,7 %, passant de 239,6 à 230,8 millions d’euros. Les ventes de Louis Pommery, un nouveau mousseux produit en Californie et destiné aux marchés américain et japonais, dans un premier temps, commenceront cette année.

Le CA du groupe a cependant progressé de 1,2 % à 300,1 millions d’euros grâce à une hausse des ventes de vins génériques et semi-finis (+43,5 %, à 33,3 millions d’euros). Le CA des vins rosés et des vins gris de Camargue a gagné 16,7 %, à 117,5 millions d’euros. Le groupe est en train de transformer 600 hectares en terres biologiques afin de commercialiser un vin bio qui doit accroître la rentabilité de cette division à partir de 2018. Enfin, la division portugaise – porto (Rozès) et vins du Douro (Terras do Grifo) – a enregistré une légère baisse du CA, à 18,5 millions d’euros (-1,6 %). Le résultat opérationnel récurrent (REBIT) s’est contracté de 2,2 % à 21,9 millions d’euros, alors que la marge de REBIT s’est érodée de 7,6 à 7,3 %. Le bénéfice net a progressé de 3,8 à 6 millions d’euros (+57,9 %), surtout grâce à une diminution des provisions fiscales. Le Brexit a malheureusement accru de 24,8 millions d’euros la position nette d’endettement fin 2016, à 651,1 millions d’euros. Le groupe montre un optimisme prudent pour 2017 et distribuera un dividende brut inchangé de 0,8 euro par action en juin prochain.

Conclusion

La menace terroriste en France, terre de prédilection du groupe, et un marché du champagne en stagnation depuis plusieurs années limitent le potentiel de Vranken-Pommery Monopole. La position d’endettement est élevée, mais en partie couverte par les stocks. L’action affiche une valorisation acceptable, à 20 fois le bénéfice attendu cette année, mais seulement 0,6 fois la valeur comptable.

Conseil : conserver/attendre

Risque : moyen

Rating : 2B

Paru sur initiedelabourse.be le 20 avril

La dette élevée est en partie couverte par les stocks.

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