Les raisons de la déroute américaine

Dustin Johnson, Jordan Spieth et Brooks Koepka durant la Ryder Cup : pas la folle ambiance ! © ISOPIX

La cuisante défaite de l’équipe américaine de Ryder Cup continue d’alimenter les conversations de l’autre côté de l’Atlantique. Et, au fil des jours, les langues se délient pour expliquer ce lourd et humiliant revers.

Aux yeux de nombreux observateurs, ce n’est pas sur les greens du Golf National que Tiger Woods et ses camarades ont perdu le mythique trophée. Mais plutôt dans les coulisses du Trianon Palace de Versailles où la délégation US avait élu résidence. Tensions entre joueurs, ambiance pourrie, manque de communication : à l’évidence, l’atmosphère n’était pas à la fête au sein des troupes de Jim Furyk ! La presse britannique s’est ainsi fait l’écho d’une sévère dispute entre Dustin Johnson et Brooks Koepka lors du vol Atlanta-Paris avec, en toile de fond, une affaire privée. Les deux hommes, grands amis dans la vie, en seraient presque venus aux mains. La rumeur a été discrètement démentie ensuite par les intéressés. En attendant, habitué à faire équipe ensemble lors des doubles, le duo n’a disputé qu’un seul foursome qu’il a perdu sans gloire. Voilà qui en dit long !

Dépassé par les événements, Jim Furyk n’a jamais trouvé la méthode pour recoller les morceaux.

Les relations entre Patrick Reed et Jordan Spieth n’étaient visiblement pas bien meilleures. Les deux joueurs étaient aussi des partenaires habituels pour les doubles de la Ryder Cup, avec d’excellents résultats à la clé. Il semble que, cette année, Spieth ait obtenu du capitaine d’être plutôt associé à son pote Justin Thomas. Et Reed – dont on connaît la susceptibilité et le caractère bien trempé – aurait très mal pris la décision et affiché au grand jour son mal-être.

Bref, il y avait de l’électricité dans l’air. Et Jim Furyk, dépassé par les événements, n’a jamais trouvé la colle magique pour recoller les morceaux. Là où les Européens faisaient cause commune et affichaient leur bonne humeur, les Américains sombraient dans une mauvaise guerre des clans. Les déroutes subies par des Phil Mickelson et Bubba Watson amorphes sont révélatrices de l’état d’esprit de l’armada !

En vérité, une fois encore, les stars US n’ont jamais réussi à laisser leur ego de côté. Dans le vestiaire, en désespoir de cause, le capitaine avait pourtant solennellement demandé à ses joueurs de privilégier les intérêts du groupe. Mais rien n’y fit. Le désastre était consommé.

Même Tiger Woods ne parvint pas à inverser la tendance. Guidé par sa bonne étoile du moment, l’icône mondiale du swing tenta, au début, de revêtir le costume du leader. Mais, fatigué par une fin de saison usante, il céda lui aussi à la déprime et au repli sur soi. Son visage fermé tout au long de la compétition symbolisait son impuissance et sa frustration.

Décidément, pour les héros du golf américain, l’union ne fait pas la force. Si brillants dans les tournois individuels, ils se transforment en enfants gâtés lorsqu’ils swinguent pour la même cause. On souhaite bon courage au futur capitaine pour réparer les dommages collatéraux du séjour parisien.

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