Les prix des céréales baissent à nouveau

Le redressement des prix des matières premières n’a pas concerné les marchés des céréales. Le blé et le maïs ont atteint à l’automne dernier leur plus faible niveau de prix depuis 2009. Côté demande, la consommation mondiale de céréales a continué à augmenter en conséquence de la hausse de la population mondiale et de l’amélioration des conditions de vie dans d’importantes régions du monde. Pourtant, ce facteur n’est pas synonyme de prix supérieurs à court terme. Côté offre, plusieurs années de bonnes récoltes se sont traduites par une suroffre et des stocks abondants, surtout de blé et de maïs. Les phénomènes climatiques tels que El Niño et La Niña n’ont pas eu l’incidence négative que l’on craignait sur les récoltes. De plus, la productivité a aussi augmenté.

Le timing est crucial

Au printemps, le maïs et le blé semblaient en meilleure posture. Aux États-Unis, l’un des principaux exportateurs de céréales, au cours de cette année de récoltes, la surface agricole disponible pour ces deux céréales fut moins grande. La saison des semis a tardé à démarrer. Après une période de sécheresse pendant la phase de croissance, le blé et le maïs ont surenchéri début juillet de respectivement 20 % et 10 %. Par cette hausse de prix, le marché a anticipé une forte révision à la baisse des prévisions de récolte et des stocks. L’impact de la sécheresse s’est avéré moins grand que craint, et selon le ministère américain de l’Agriculture, les volumes de céréales récoltés seront même supérieurs à ce que le marché prévoyait.

Le blé et le maïs affichent actuellement un niveau de prix inférieur à celui qui prévalait il y a deux mois, lorsque le bref mouvement de hausse s’est amorcé. À court terme, le potentiel d’appréciation des prix semble limité. Ce n’est que cet automne, s’il s’avère qu’en fin de compte, les récoltes sont malgré tout inférieures aux prévisions, qu’une hausse fondamentale des prix pourra avoir lieu.

Les céréales ne constituent pas un investissement buy and hold (acheter et conserver). À de longues périodes de relative stabilité des prix succèdent de brèves périodes marquées par d’importantes fluctuations. Les investisseurs doivent aussi tenir compte de la courbe de prix assez raide des contrats à terme. Les marchés des céréales sont en contango, ce qui signifie que les contrats assortis d’une échéance plus éloignée sont plus coûteux. Les investisseurs qui misent sur les céréales au travers des dérivés sont en conséquence confrontés à un roll yield ou rendement négatif lorsque ces contrats à terme viennent à échéance et doivent être remplacés. Pour le même montant de contrats anciens (échus), ils peuvent en effet racheter moins de nouveaux contrats.

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