Les guerres de mon père

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De son père disparu alors qu’elle n’avait qu’une vingtaine d’années, Colombe Schneck garde le souvenir tendre d’un homme généreux, ” bon père mais mauvais mari “, qui a laissé tant de questions sans réponse. Pour trouver ce qui se cache derrière le sourire de ses camarades lorsqu’elle évoque le personnage, la journaliste et romancière va combler les trous d’une mémoire familiale parcellaire au fil d’une longue et passionnante enquête.

Les Schneck ont fui les pogroms d’Europe centrale. En France, ils ont subi le régime vichyste. Les guerres de mon père sont autant les conflits (mondiaux et d’Algérie) qu’a traversés Gilbert que les tourments intérieurs d’un homme qui parvenait à dissimuler ses inquiétudes derrière un large sourire et une liberté. Il fallait aussi soulager les frayeurs d’Hélène, mère froide et peu souriante, qu’épouser relevait du ” combat “. Ayant survécu au pire, elle le craignait toujours derrière la porte. Devenu médecin, il ne cessera de vouloir réparer.

” Ton père ne voulait pas penser le mal “, lui répond Pierre Pachet, écrivain et oncle de Colombe, à qui elle dédie également ce livre. Son écriture, abrupte et claire, est pour l’auteure une thérapie, un soulagement de pouvoir maintenant ” enfin le pleurer et recommencer à vivre entièrement “. Pour nous, sa lecture révèle aussi une histoire commune contenue dans les archives officielles, sans qu’on ne la soupçonne toujours dans le mystère des photos de famille.

Colombe Schneck, ” Les guerres de mon père “, éditions Stock, 306 p., 20,50 euros.

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