” Le verger de marbre “

Début d’année en fanfare pour l’impeccable maison d’édition Gallmesteir qui réédite (dans sa collection Totem) le premier roman (noir) d’Alex Taylor, Le verger de marbre. Dans une autre vie professionnelle, l’auteur de ces lignes décrivait l’écriture de l’Américain comme une prose quasi biblique et tragédienne qui n’est pas sans rappeler la plume tourmentée de Cormac McCarthy. La relecture de cette pépite poisseuse et crasse confirme cette impression d’assister à la naissance d’un grand écrivain qui capture le Sud profond (l’intrigue se déroule dans le Kentucky) comme son illustre aîné ou même Faulkner pour son humour au cordeau.

Sur le ferry qui relie les deux rives de la Gasping River, Beam ” efface ” un passager qui tente de le truander. Manque de bol pour le jeune homme qui conduit le rafiot de son paternel : la victime qui vient de passer l’arme à gauche est le fils d’un truand local. Encouragé par un père sournois et retors, Beam n’a pas d’autre choix que de se cacher et prendre le maquis.

Tout au long de ce qui s’apparente au fil des pages à une quête initiatique, Beam va rencontrer de drôles de loustics dont seule la présence dans une pièce suffit à raréfier l’air. Comme souvent dans ce genre de polar, le ” héros ” va trouver son salut en la personne d’un vieux boucanier dont le charme de sa fille va provoquer des papillons dans le ventre de Beam. Oppressant, étouffant, haletant, violemment passionnel et emphatique, Le verger de marbre est une bien belle claque !

Alex Taylor, Le verger de marbre, éditions Totem/ Gallmeister, 272 p., 9 euros.

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