Le roi du phosphate est à la traîne

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Le groupe américain Mosaic est le numéro un mondial des engrais phosphatés. Il produit en outre d’énormes quantités de potasse. Ces dernières années, Mosaic a renforcé son exposition à l’énorme potentiel agricole du Brésil par la voie d’acquisitions. La dernière en date, celle de Vale Fertilizantes, au prix de 2,5 milliards de dollars – la plus chère de l’histoire de Mosaic -, sera finalisée dans les prochains mois. Une moitié sera financée en numéraire et l’autre par l’émission de 42,3 millions de nouveaux titres (12 % de dilution). Récemment, Mosaic a émis deux obligations pour un total de 1,25 milliard de dollars. Outre son déploiement au Brésil, le groupe a entrepris de nombreux projets d’extension l’an dernier. Il a ainsi accru la capacité de production de la mine de potasse Esterhazy et la capacité de production de phosphate aux Etats-Unis, et il a pris une participation de 25 % dans un nouveau complexe gigantesque d’engrais phosphatés en Arabie Saoudite, dont la production a démarré cette année.

Depuis début 2014, Mosaic a affecté 3,5 milliards de dollars aux rachats d’actions propres et dépensé 1,4 milliard de dollars sous la forme de dividendes. Sa position d’endettement net a ainsi augmenté à quatre fois le cash-flow opérationnel attendu (Ebitda) pour 2017. La direction mettra l’accent, une fois acquise la branche Engrais de Vale, sur l’allègement de la dette. Celle-ci devrait revenir d’ici fin 2020 à l’objectif de 2,5 fois l’Ebitda. Trois éléments doivent y contribuer. Tout d’abord, la révision du dividende. Il a été abaissé cette année, en deux étapes, de 0,275 dollar à 0,1 dollar brut par action en rythme trimestriel. Ensuite, les avantages qui découleront du rachat de Vale Fertilizantes. Sous l’effet combiné d’éléments uniques et temporaires, l’Ebitda a reculé après neuf mois à un très modeste 12 millions de dollars. Pour autant, la direction table toujours sur un Ebitda annuel moyen de 300 millions de dollars. Elle a par ailleurs relevé de 75 à 125 millions de dollars les perspectives des synergies. Enfin, la diversification des sources d’approvisionnement en phosphates. La production d’engrais phosphatés dans l’usine saoudienne sera principalement destinée à l’export (en dehors du marché américain). Mosaic a décidé de fermer pendant au moins une année son usine de Floride en vue d’améliorer sa marge bénéficiaire dans les actifs phosphatés. L’ensemble de ces mesures devraient produire un cash-flow supplémentaire de plus d’un milliard de dollars d’ici fin 2020.

Au troisième trimestre, on note une amélioration du bénéfice net récurrent en rythme annuel, à 0,43 dollar par action (0,41 dollar en 2016). Le consensus s’établissait à 0,18 dollar seulement. La marge bénéficiaire brute récurrente, tant pour le phosphate que le potasse, s’est améliorée également, de respectivement 11 à 12 % et 9 à 23 %. L’an prochain, le prix du phosphate devrait commencer à se redresser dès lors que la demande dépasse l’offre et que les exportations d’engrais phosphatés depuis la Chine diminuent.

Conclusion

L’action a réagi positivement aux chiffres du troisième trimestre et aux mesures d’économie annoncées. Malgré cela, à 0,8 fois la valeur comptable et à un niveau proche de son plancher à 10 ans, elle présente une décote par rapport au secteur. Nous tablons pour les 12 à 24 prochains mois sur une hausse de cours considérable. Nous plaçons dès lors un ordre d’achat pour le portefeuille modèle.

Conseil : digne d’achat

Risque : moyen

Rating : 1B

Paru sur initiedelabourse.be le 20 novembre

Mosaic a accru son exposition à l’énorme potentiel agricole du Brésil.

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