Le retour de ThromboGenics

Nous envisagions depuis quelques mois de réintégrer ThromboGenics en portefeuille mais nous attendions qu’un facteur externe rende son profil de risque plus intéressant. L’annonce de la récupération des droits de licence pour Jetrea hors États-Unis par son partenaire Alcon (Novartis) ainsi que la réaction assez molle du marché à cette nouvelle nous offrent l’occasion rêvée de le faire. Novartis paie 53,7 millions d’euros et investit 10 millions d’euros dans le capital de la société biotech louvaniste (le prix d’émission sera déterminé ultérieurement). La trésorerie double à plus de 120 millions d’euros (65,1 millions d’euros fin juin) et couvre pas moins de 90 % de sa capitalisation boursière. Pour la plupart des sociétés biotech, ce pourcentage oscille entre 20 et 40 %.

Ce pourcentage exceptionnellement élevé démontre que le marché n’anticipe aucun succès clinique dans le pipeline, qui se concentre sur les médicaments pour les maladies oculaires liées au diabète, le segment qui enregistre la croissance la plus rapide du marché des médicaments ophtalmologiques. Les craintes qui avaient entouré le parcours commercial difficile de Jetrea appartiennent au passé, pas seulement parmi les investisseurs, mais aussi pour les analystes et les médias. Nous y voyons une opportunité idéale de ramasser l’action. Nous pensons que ThromboGenics a trouvé son second souffle et que comme par le passé, la société enregistrera des succès cliniques, grâce à sa trésorerie abondante qui suffit pour au moins quatre ans.

Un vaste pipeline

D’ici la mi-2018, le pipeline se composera de quatre molécules en phase de recherche clinique. Pour THR-317, les résultats de l’étude de phase IIa suivront au premier trimestre 2018. Ensuite, il y a Oncurious, la collaboration entre ThromboGenics (participation de 85 %) et l’Institut flamand de Biotechnologie (VIB), avec TB-403 (en étude de phases I/IIa pour le cancer du cerveau chez les enfants), qui a récemment été complété par cinq molécules en phase préclinique précoce en immunologie cancéreuse. Nous renforçons donc notre portefeuille de valeurs biotech, de cinq à six. Compte tenu du risque élevé (rating 1C), nous limitons notre position dans ThromboGenics à 2 %.

Bone Therapeutics : la semaine de la percée

Nous attendions avec impatience les résultats des deux études de Bone Therapeutics avec ALLOB, le produit de thérapie cellulaire fabriqué à partir de cellules de moelle osseuse de donneurs sains. Ce produit recèle le plus grand potentiel commercial. Et tant l’étude (phases I/IIa) menée auprès de patients qui doivent subir une opération de fusion lombaire, que celle (de phase IIa) réalisée auprès de patients souffrant de fractures tardant à guérir ont fourni de très bons résultats. Dans la première étude, les 15 patients ont déjà enregistré les progrès radiologiques espérés douze mois après le traitement, et un rating moyen de 55 % sur l’indice d’invalidité, couplé à une forte réduction des douleurs. D’ici début 2018, 32 patients seront recrutés. Les résultats complets de l’étude suivront début 2019. Dans la seconde étude, sur les fractures non consolidées, les 16 patients ont atteint au moins un des deux points finaux primaires. Le comité de sécurité a autorisé l’arrêt anticipé de l’étude, soit un gain de deux années. D’ici fin 2018, Bone lancera une autre étude. Ces résultats renforcent considérablement la confiance dans ALLOB, mais l’action n’a pas pour autant pris de hauteur après l’annonce.

En revanche, elle a réagi positivement le 22 septembre à l’annonce de la signature d’un premier accord de licence pour PREOB, le produit de thérapie cellulaire fabriqué à partir des cellules de moelle osseuse de patients. Il s’agit d’une licence pour le marché japonais avec Asahi Kasei, un important acteur japonais spécialisé dans les maladies osseuses. À la signature, Bone Therapeutics recevra un paiement intermédiaire de 1,7 million d’euros. Il recevra jusqu’à 7,5 millions d’euros de paiements intermédiaires pour le développement et la commercialisation du produit, outre des royalties de plus en plus élevées sur les ventes éventuelles. Par ailleurs, une option est en cours sur une licence en Chine, à Taïwan et en Corée.

La validation externe par de vrais spécialistes de la thérapie cellulaire est une étape essentielle pour l’entreprise, qui recherche d’autres transactions dans d’autres régions. La transaction ne le dispense pas cependant de devoir lever des capitaux frais dans les six prochains mois, mais nous espérons que le marché réappréciera le titre grâce à cette actualité positive. Il est clair que l’entreprise vaut bien plus que ce que reflète sa capitalisation boursière, malgré le risque. Digne d’achat (rating 1C).

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